Des juges de Marseille ont partagé qu’ils ont été sévèrement réprimandés en privé par le ministre de la Justice. Celui-ci aurait été très en colère suite aux remarques tenus par les juges lors de leurs auditions devant la commission sénatoriale.
Critique du recadrage de magistrats par le ministre de la Justice
Le Conseil supérieur de la magistrature a exprimé son inquiétude quant au recadrage des magistrats par le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, affirmant que cela pourrait nuire à la séparation des pouvoirs. En effet, les chefs du tribunal de Marseille ont été réprimandés par le ministre après avoir tenu des propos devant la commission d’enquête sénatoriale sur la lutte contre le trafic de drogue.
Lors d’un déplacement à Marseille avec Emmanuel Macron pour lancer les opérations anti-drogues, des magistrats marseillais ont raconté s’être fait reprendre par le ministre en privé, suite à des propos jugés critiques lors de leurs auditions devant la commission sénatoriale.
Respect de l’obligation de sincérité
Eric Dupond-Moretti reproche aux magistrats d’avoir tenu des propos « défaitistes » et favorables au RN, en affirmant craindre une défaite dans la guerre contre les trafiquants à Marseille. Le Conseil supérieur de la magistrature rappelle cependant que les magistrats, tout comme toute personne auditionnée sous serment par une commission parlementaire, ont l’obligation de dire toute la vérité.
Selon le CSM, critiquer les propos des magistrats dans ce contexte peut porter atteinte à leur liberté d’expression et à la séparation des pouvoirs. L’autorité judiciaire est indépendante, mais le ministre de la Justice est responsable du bon fonctionnement du service public de la justice.
En définitive, le recadrage des magistrats par le ministre de la Justice soulève des questions sur l’indépendance de la justice et la liberté d’expression des magistrats. Le Conseil supérieur de la magistrature met en garde contre toute atteinte à ces principes fondamentaux de notre démocratie.