La digitalisation croissante du commerce de stupéfiants entraîne de plus en plus de femmes à s’impliquer dans ce secteur interdit, que ce soit en tant que simples transporteurs ou même en prenant les rênes de leur propre réseau de trafic.
Une jeune femme de 27 ans nommée Safiatou a été arrêtée en novembre à un péage près d’Angers alors qu’elle transportait 4,5 kg d’héroïne dans son véhicule. Elle avait effectué 31 voyages entre le nord de la France et les environs de Nantes, faisant transiter près de 150 kg de cet opioïde. Condamnée à 18 mois de prison ferme, et autant avec sursis, son fils a été placé à l’aide sociale à l’enfance pendant son incarcération.
Historiquement, les femmes étaient souvent cantonnées au rôle de « nourrices » dans le trafic de drogue, cependant cette situation évolue et elles prennent désormais une part plus active dans les réseaux. Plusieurs syndicats policiers notent une augmentation de la présence féminine dans le trafic de stupéfiants.
Le recrutement de convoyeuses se fait notamment via l’essor du « Uber shit », où les trafiquants utilisent des messageries chiffrées pour vendre et livrer directement au domicile des consommateurs. Les femmes sont recrutées pour diverses tâches, allant de la dissimulation de la marchandise à la vente directe aux clients.
Les femmes impliquées dans le trafic de drogue viennent de divers milieux socio-économiques, certaines cherchant simplement un complément de revenu. La banalisation de la vente de stupéfiants, notamment de la cocaïne, a également contribué à l’implication croissante des femmes dans ce milieu.
La justice et la police doivent désormais reconsidérer la place des femmes dans les dossiers de stupéfiants, alors que des profils inattendus sont régulièrement appréhendés pour leur implication dans le trafic. Les femmes prennent de plus en plus de responsabilités, que ce soit en tant que convoyeuses ou dans des affaires de blanchiment d’argent sale.
Certaines femmes dirigent même leur propre trafic, réalisant des gains importants. Elles cherchent à s’émanciper et à accéder à des biens de luxe. Malgré les risques encourus, elles veulent leur part du « gâteau » dans le trafic de stupéfiants.