De nombreux politiciens, allant d’Emmanuel Macron aux figures emblématiques de la droite, reconnaissent et applaudissent actuellement l’œuvre du deuxième dirigeant de la Ve République, qui nous a quittés il y a cinquante ans.
Le mardi 2 avril de cette année marque le demi-siècle écoulé depuis la mort de Georges Pompidou. Cet homme politique qui fut le deuxième président de la Ve République est décédé le 2 avril 1974, affaibli par une maladie contre laquelle il bataillait depuis de nombreuses années. Élu pour un mandat de sept ans, il a quitté ses fonctions en moins de cinq ans. Son héritage a longtemps semblé faible en comparaison au général de Gaulle, dont il a pris la suite, laissant son souvenir quelque peu atténué. Toutefois, 50 ans plus tard, on note que la popularité de Pompidou revient à la surface. C’est particulièrement le cas à droite. Les hommes politiques comme David Lisnard, président de l’Association des maires de France, qui n’était pourtant que petit garçon lors de la disparition de Pompidou, lui vouent un culte depuis longtemps. C’est d’ailleurs lui qui a récemment publié un ouvrage intitulé Les leçons de Pompidou. De leurs côtés, Laurent Wauquiez et Éric Ciotti, entre autres, sont élogieux envers lui. Emmanuel Macron aussi rend régulièrement hommage à son prédécesseur depuis les sept dernières années. On pourrait alors affirmer que tous sont des pompidoliens.
La époque pré-pétrolière en France
La nostalgie que l’on ressent aujourd’hui pour l’époque Pompidou peut être attribuée au sentiment d’insouciance que ces années semblaient dégager. Elles correspondent à la fin des Trente Glorieuses, des années de croissance robuste et de plein-emploi avant le choc pétrolier. La France connaissait alors une modernisation accélérée, après le long règne du général De Gaulle et les événements tumultueux du mois de mai 68. Quant à Pompidou lui-même, il est vu comme un symbole d’unité, associant le réalisme du fils de paysan à la sensibilité du poète érudit, ami des artistes. Il combinait l’ancienne et la nouvelle France, comme l’a déclaré Emmanuel Macron, lui-même un fan de cette approche. Ce dernier, comme Pompidou, a travaillé pour la banque Rothschild. Cette vision macronienne semble faire rejaillir des éléments de pompidolisme, comme le célèbre « Arrêtez d’ennuyer les Français ! » utilisé pour condamner les lois excessives, les normes et les règlements, notamment durant la récente crise agricole. Ou encore, il n’y a pas si longtemps, Macron a déclaré qu’il « adorait la voiture ».
Cependant, le temps de Georges Pompidou est aussi marqué par une France qui semble désuète aujourd’hui. L’urbanisation massive, les autoroutes, les centres commerciaux, ou encore le culte de la voiture sont des tendances du passé. On assiste à un lent abandon du tout-automobile, surtout dans les zones urbaines. Un exemple de cette évolution est visible à Paris, où les voies sur berges, jadis considérées comme le summum de la modernité sous le nom de voies Georges Pompidou dans les années 70, sont aujourd’hui essentiellement dédiées aux piétons.