Antoine Raimbault, dans son deuxième film d’envergure, transforme José Bové en un authentique protagoniste du septième art, en l’incluant dans une investigation véritablement conduite par l’ex-représentant au Parlement européen, il y a environ dix ans.
Nom d’auteur: Antoine Raimbault, réalisateur français connu pour son premier succès « Une intime conviction », propose désormais à son public un tout autre genre d’enquête. Inspiré par l’affaire « Dalli Gate » que José Bové et son assistant parlementaire ont menée il y a une décennie, le film se présente comme un thriller captivant. Il nous fait suivre le fil du labyrinthe d’un lobby du tabac influent qui a secoué les hautes institutions européennes.
Un film basé sur une réalité
« Une affaire de principe », qui sortira le premier mai en salle, s’inspire du livre de José Bové « Hold-up à Bruxelles, les lobbies au cœur de l’Europe ». Le livre, et par conséquent le film, nous donne un aperçu des luttes du militant altermondialiste lorsqu’il était député européen. Il se concentre sur le fonctionnement des lobbies, des conflits d’intérêts au sein des institutions européennes, et du rôle crucial des députés européens pour maintenir « les règles démocratiques et l’intérêt général contre les intérêts privés ».
Une personnalité centrale : José Bové
À l’approche du premier tour des élections européennes, José Bové, co-fondateur de la Confédération paysanne et figure emblématique du mouvement altermondialiste, reprend du service. Cette fois-ci, il se met en avant pour soutenir un film où il est le protagoniste. Il espère que ce film encouragera les citoyens à aller voter. Il partage avec France info Culture les dessous de cette aventure.
Lorsqu’interrogé par 42mag.fr Culture sur sa réaction lorsque le réalisateur lui a parlé du projet, José Bové répond qu’il a été introduit à l’idée par Robert Guédiguian, son camarade militant de longue date. Après avoir rencontré Raimbault et son co-scénariste avec Jean-Marc, son assistant parlementaire de l’époque, Bové était convaincu que cette histoire était entre de bonnes mains.
Un film politique à suspense
Concevoir un film basé sur cette affaire n’a pas été une mince affaire. Au premier abord, cette histoire ne semblait pas très glamour. Cependant, les rebondissements et les intrigues de l’enquête ont convaincu Antoine Raimbault de son potentiel cinématographique. Le casting du film s’est naturellement mis en place, avec maestria. Le rôle de Jean-Marc est joué par Thomas VDB, et Bouli Lanners donne visage à José Bové. Céleste Brunnquell a aussi participé au film, apportant ainsi une touche plus jeune et féminine au casting.
Bien que José Bové n’ait pas participé à l’écriture du scénario, le film reflète bien la réalité de l’époque. De fait, l’affaire a repris une grande importance récemment. Giovanni Kessler, l’ancien responsable de l’OLAF, qui avait interjeté appel, vient d’affirmer qu’il a reçu des ordres directs de Barosso pour mener l’enquête de cette manière.
Des attentes élevées
Avec ce film, José Bové espère sensibiliser les spectateurs à la complexité des institutions européennes et du processus de prise de décision politique à ce niveau. Il invite également chaque spectateur à convaincre dix personnes d’aller voter aux prochaines élections européennes. Si chacun fait de petits efforts, pense-t-il, cela pourrait conduire à un changement significatif. À travers ce film, Antoine Raimbault et son équipe utilisent leur art pour sensibiliser le public à l’importance des élections européennes.