Le Premier ministre Gabriel Attal a poursuivi son offensive contre la délinquance juvénile à Nice, en visitant un internat éducatif expérimental pour illustrer les aspects préventifs d'un plan qu'il a dévoilé la semaine dernière à Paris.
Le Premier ministre français s'est rendu lundi au Lycée du Parc Impérial de Nice, où un internat pédagogique est testé pendant les vacances scolaires.
Attal a participé à une discussion avec des adolescents participant au stage – dont certains étaient réticents – ainsi qu'avec des parents, des responsables politiques locaux et des bénévoles participant à l'expérimentation.
« Il ne faut pas avoir peur des mots, il y a un problème de violence parmi les jeunes » et « s'attaquer à ce problème est l'une des grandes priorités de mon gouvernement », a déclaré Attal à l'issue du débat.
FR DIRECT | Point presse du Premier ministre, @GabrielAttal, depuis l'internat de la cité scolaire du parc Impérial de Nice. https://t.co/ywYlkfggSR
— Gouvernement (@gouvernementFR) 22 avril 2024
Investir dans la prévention
Jeudi dernier, Attal a annoncé le lancement de « mesures très fortes en termes de sanction » dans la lutte contre la délinquance lors d'une visite à Viry-Châtillon, en banlieue sud de Paris.
C'est ici que Shemseddine, 15 ans, a été battu à mort par un gang le 5 avril.
Attal a condamné « l'addiction de certains de nos adolescents à la violence », appelant à « un véritable élan d'autorité… pour juguler la violence ».
Le chef du gouvernement français a poursuivi son message à Nice en déclarant : « si l'on se concentre sur l'intervention au moment de la punition – en réponse aux actes de délinquance et de violence – on passerait à côté d'une grande partie de l'enjeu : faire en sorte que ces les actes de violence et de délinquance ne se produisent pas (en premier lieu) ».
« Cela implique d'investir davantage dans la prévention le plus tôt possible pour éviter que les jeunes ne sombrent dans la délinquance », a-t-il poursuivi.
Attal a particulièrement prôné la solution de l'internat : « Nous avons aujourd'hui environ 50 000 places d'internat vides en France, ce qui est fou quand on y pense, même si l'on sait qu'il y a beaucoup de parents qui sont débordés et qui pourraient (voir) un avantage ». dedans », a-t-il déclaré.
« Au cours de l'année, nous allons placer beaucoup plus de jeunes en internat pour éviter qu'ils ne dérivent, mais aussi pendant les vacances… des séjours en échappée comme celui-ci pourraient être une solution », a-t-il conclu.
Attal s'est également dit favorable à une accélération des sanctions pour certains délits, par exemple en confisquant les scooters aux conducteurs imprudents et en appliquant des « amendes immédiates » plutôt que d'attendre la décision d'un juge.
Attal a également annoncé que le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, allait signer un texte de loi autorisant le placement des enfants de moins de 16 ans dans des « camps de travail » pendant les vacances. Jusqu'à présent, cela était réservé aux enfants de plus de 16 ans.
Le gouvernement devient dur après les émeutes
Depuis les émeutes qui ont secoué la France l'été dernier, le gouvernement s'est engagé à être plus sévère envers les jeunes délinquants – avec le soutien de l'armée si nécessaire – et à tenir les parents pour responsables des actes de leurs enfants.
Les émeutes et les pillages – les pires qu'ait connu la France depuis près de deux décennies – ont éclaté après qu'un adolescent d'origine nord-africaine a été abattu par la police après avoir omis de s'arrêter à un contrôle routier dans la banlieue ouvrière multiethnique de Nanterre, près de Paris.
Les violences se sont propagées dans toute la France, touchant certaines petites villes des zones rurales – dont plusieurs ont instauré des couvre-feux.