Le nombre de cas de choléra dans le département français de Mayotte a doublé en deux jours, selon les autorités sanitaires locales, qui ont identifié la semaine dernière les premiers cas contractés localement. L'île de l'océan Indien est aux prises depuis le début de l'année avec une épidémie de choléra, amenée par des migrants de la République démocratique du Congo, transitant par les îles voisines des Comores.
Les autorités sanitaires de Mayotte ont annoncé dimanche avoir identifié 26 cas de choléra, contre 13 deux jours auparavant, et la capacité des hôpitaux à traiter les patients est déjà mise à rude épreuve.
Département le plus pauvre de la France
« La situation à l'hôpital de Mayotte, en termes de ressources humaines, est très critique, notamment aux urgences », a déclaré Olivier Brahic, directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, lors d'une conférence de presse.
Le choléra est une maladie infectieuse qui provoque généralement de graves diarrhées, des vomissements et des crampes musculaires et se propage facilement en cas de conditions sanitaires insuffisantes.
Au début du mois, les autorités ont lancé une opération contre l'insalubrité, l'insécurité et l'immigration clandestine à Mayotte, le département le plus pauvre de France.
De nombreux migrants se rendent à Mayotte en provenance de la République démocratique du Congo, qui est confrontée à une épidémie de choléra qui a tué des centaines de personnes l'année dernière.
Vendredi, l'ARS a indiqué avoir identifié trois patients ayant contracté le choléra à Mayotte, les premiers cas originaires de l'île.
Les trois – une femme, un homme et un bébé qui n’ont aucun lien de parenté dans la région de Koungou – ont probablement été contaminés par contact avec une personne malade qui n’a pas cherché à se faire soigner.
Les dix cas précédemment identifiés concernaient des personnes arrivées sur l’île en provenance d’ailleurs.
Une campagne de vaccination est en cours d'organisation sur le terrain, selon l'ARS, qui attendait l'arrivée samedi de personnel médical supplémentaire pour se rendre sur le terrain et inciter les populations à se faire soigner.