Le président Emmanuel Macron s'est rendu mardi à Vassieux-en-Vercors, dans le sud de la France, pour rendre hommage aux combattants locaux de la Résistance du maquis qui ont lancé une attaque contre les forces pro-nazies il y a 80 ans – avant une contre-attaque finale des troupes allemandes.
Le voyage de Macron dans ce petit village des montagnes de la Drôme, entièrement détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, fait partie d'une série de visites commémoratives marquant le 80e anniversaire de la libération de la France de l'occupation nazie.
Plus tôt ce mois-ci, le président français s'est rendu sur le Plateau des Glières – site d'un autre maquis gguérilla décimée – et la Maison d'Izieu, où les enfants juifs étaient rassemblés par la Gestapo.
Le point culminant des commémorations aura lieu en juin en Normandie, en souvenir du débarquement des forces alliées – la plus grande invasion maritime de l’histoire.
La cérémonie en deux temps, a débuté à 15 heures au cimetière de la Résistance puis devant un monument aux martyrs – un bas-relief listant les noms des victimes sur la place principale – où le président a prononcé un discours, soulignant le » « l'exemplarité » du maquis, salué comme « l'incarnation d'une France indissociable des valeurs républicaines ».
FR DIRECT | Cérémonie commémorative en hommage aux habitants de Vassieux. https://t.co/OOO5Y8230L
– Élysée (@Elysée) 16 avril 2024
Exposer les « zones grises » de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale
La commémoration de mardi était un événement unique, puisque Macron est devenu le premier président français à y rendre hommage.
Alors que la mémoire du maquis du Vercors est traditionnellement célébrée le 21 juillet – date de l’assaut final des troupes allemandes au cours duquel 840 résistants et civils furent tués – le choix du 16 avril marque la première attaque des milices françaises.
La commémoration a également été vue comme l'occasion de revenir sur « une époque où les Français ne s'aimaient pas… ce qui implique de révéler toutes les zones d'ombre », a déclaré à l'AFP une source proche de la présidence.
Le maquis a été formé lorsque la « zone libre » dirigée par Vichy a été envahie par les forces nazies et fascistes italiennes en novembre 1942, en réponse à l'invasion alliée de l'Afrique du Nord française.
Initialement constitué de personnes cherchant à éviter le service de travail obligatoire instauré par le gouvernement de Vichy au profit des forces d'occupation, le maquis comptait environ 4 000 hommes, dont une cinquantaine de tirailleurs sénégalais et une trentaine de lycéens polonais.
Vassieux-en-Vercors est l'une des cinq villes françaises à avoir obtenu le titre de Compagnon de la Libérationaux côtés de Paris, Nantes, l'Ile de Sein et Grenoble.