Pour le choix de ses acteurs, Artus a opté pour de jeunes talents souffrant d’un handicap. Thibaut Conan, qu’il a déniché dans son groupe de basketball adapté, fait partie de ces sélectionnés.
Du haut de ses 25 ans, Thibaut Conan vise haut. Ce jeune homme qui est atteint par le Syndrome de Sotos, une affection qui entraîne une croissance rapide et excessive, est en train de faire une entrée remarquée dans le monde du cinéma. Il apparaît ainsi éclatant à l’écran dans la première réalisation cinématographique de l’humoriste Artus, Un p’tit truc en plus, qui sera diffusé à partir du 1er mai.
Le film est une comédie qui présente l’histoire de deux cambrioleurs, un père et son fils, incarnés par Artus et Clovis Cornillac. Arrivant à échapper à la police, ils se réfugient dans un camp de vacances réservé aux personnes aux prises avec un handicap et situé dans la Drôme. Sûrement, ils n’ont pas fini de voir leurs problèmes s’enchaîner…
Dans sa réalisation, Artus aborde le sujet du handicap d’une manière fraîche et inédite. Il véhicule une exhortation à l’intégration et un message positif qui valorise l’acceptation de toutes les différences. Il a pris la décision de faire appel à de jeunes talents en situation de handicap, une démarche qui lui a permis d’aborder de manière affectueuse et humoristique la question de la différence.
Thibaut Conan célèbre cette expérience comme une « consécration« . Son parcours personnel, parsemé de nombreuses années de rééducation et d’obstacles liés à sa condition, a consolidé sa résolution à transformer sa différence en atout. Mesurant 2,10 m, il s’est retrouvé un défouloir grâce au basketball.
« Je pensais que c’était une blague »
Son entraineur, Éric Michel, a tenu un rôle clé dans sa participation au film, en envoyant secrètement des photos de toute son équipe de basket adapté. Il annonce la nouvelle à Thibaut, qui est le seul à avoir été retenu par la production du film.
« Au commencement, je pensais que c’était une blague, mais dès le début du tournage, moi qui ne suis pas acteur, je me suis senti à l’aise et à ma place« , se souvient-il avec un sourire plein de reconnaissance. Pendant sept semaines, il a fait partie d’un groupe plein de bienveillance, composé de personnes qui ont également « un p’tit truc en plus« .
Natif de Blagnac, près de Toulouse, Thibaut Conan a depuis repris son travail de contrôleur mécanique dans un établissement d’aide par le travail. Cependant, cette aventure dans le monde du cinéma a ravivé une passion enfouie depuis longtemps.
« Cette expérience m’a convaincu de continuer dans la comédie et le théâtre« , admet-il. Actuellement, il consacre trois soirées par semaine à peaufiner son jeu d’acteur, dans l’attente de se voir sur grand écran.