Certains environnementalistes, partisans socialistes, communistes ainsi que des membres de la France insoumise en désaccord avec Jean-Luc Mélenchon aspirent à une alliance pour la future élection présidentielle. Toutefois, ils cherchent à esquiver le dirigeant du parti de la France insoumise.
Beaucoup sont convaincus que Jean-Luc Mélenchon, après s’être positionné lors des élections européennes du 9 juin, fera tout son possible pour se présenter une quatrième fois à la présidentielle de 2027. Pourtant, cette éventualité est loin de faire l’unanimité hors de La France Insoumise (LFI). « Des citoyens qui ont soutenu Mélenchon en 2022 nous interrogent sur la possibilité d’une alternative en 2027 », nous confie un membre influent du parti écologiste, qui aspire à une candidature unique à gauche, à condition que le candidat ne soit pas Jean-Luc Mélenchon. Des écologistes, socialistes, communistes et certains insoumis mécontents avec leur leader travaillent donc en coulisse afin d’explorer un autre candidat commun en 2027. « Les discussions sont en cours », assure un responsable du Parti Socialiste (PS), prévoyant des progrès « dès l’automne ou au début de l’année ».
Parallèlement, au sein de LFI, certains se préparent pour leur candidature. C’est le cas de Clémentine Autain, qui a commencé les réunions préliminaires fin février, comme l’a révélé Politico. Elle a le soutien de Christiane Taubira, dont la tentative d’unification en 2022 a échoué. Il y a aussi l’initiative de François Ruffin, qui trace son propre chemin pour 2027. « Deux alternatives solides », comment un insoumis non mélenchoniste, rajoutant « plus il y aura d’options solidement établies, mieux ce sera ».
L’idée de la primaire
Mais, pour autant, le futur candidat commun ne serait pas nécessairement issu de LFI. « Une portion de la gauche ne soutiendra ni Autain, ni Ruffin », déclare un député PS qui est convaincu « qu’il faudra aussi séduire les électeurs de gauche qui ont voté Macron en 2027 ». Les socialistes espèrent utiliser les élections européennes pour changer la dynamique. Si la liste de Raphaël Glucksmann est première chez les gauchistes en juin, le PS pourrait réclamer le leadership. Pour leur part, les écologistes n’exigent pas d’office de soutenir un candidat vert, mais une élue insiste sur le fait qu’en 2027 « l’écologie doit être la priorité numéro 1 », et qu’un écologiste serait plus compétent pour mener ce combat. Certains à gauche proposent donc une primaire en vue de sélectionner un unique prétendant.
Les efforts visant à trouver une alternative à Jean-Luc Mélenchon sont observés sereinement par ses partisans. « En dehors de Jean-Luc Mélenchon, personne aujourd’hui n’est prêt pour la présidentielle », pique l’un de ses lieutenants. Jean-Luc Mélenchon a le soutien des militants derrière lui. Une députée écologiste exprime donc ses doutes sur les tentatives pour le contourner : « il est toujours présent, il faut composer avec lui, argumente-t-elle, sans quoi on se retrouvera avec un autre candidat de gauche en plus de Mélenchon ». Un pari risqué pour atteindre le second tour de l’élection présidentielle.