Ekrem Imamoglu, le maire d’Istanbul, a été réélu ce dimanche lors des élections municipales en Turquie.
Dimanche 31 mars, Ekrem Imamoglu, le maire d’Istanbul, a de nouveau été plébiscité lors des élections municipales en Turquie. Le chef de l’État turc, Recep Tayyip Erdogan, rêvait de récupérer « sa » municipalité, de l’arracher à l’opposition qui l’avait conquise il y a cinq ans. Son souhait ne s’est pas réalisé : son prétendant a subi un véritable revers. Ses adversaires à Istanbul jubilent. Ils ont en leur possession un nouvel idole, Ekrem Imamoglu, qui inspire une vague d’exaltation.
Lorsqu’il prend la parole devant la foule amassée à l’extérieur du siège métropolitain, Ekrem Imamoglu célèbre son triomphe. Il révèle les secteurs conquis le soir même, parmi lesquels figurent Beyoglu, Bayrampasa, Beykoz, Üsküdar… Üsküdar, où se situe la demeure du président Erdogan, c’est aussi là où il a glissé son bulletin dans l’urne le matin même. Un affront suprême.
L’opposant principal
Imamoglu détient désormais la majorité qu’il ne possédait pas jusqu’alors pour diriger l’agglomération d’Istanbul. Il lance une mise en garde : « Ce soir, Istanbul a adressé un message crucial au plus haut échelon du gouvernement. Istanbul a clamé : ‘Je soutiens la démocratie, je milite pour la justice.' »
Le maire d’Istanbul insuffle un nouvel espoir à l’opposition, qui se remet difficilement des échecs subis l’an passé. Des klaxons ont retenti dans toute la ville, comme à la suite d’un succès lors d’un match de football. Le vaste sourire illuminant son visage épuisé indique aussi sa prise de conscience d’avoir acquis une stature de candidat à la présidence. Plus que jamais, Ekrem Imamoglu se positionne comme l’opposant principal du président Erdogan sur la scène politique nationale.