Le projet de loi entend encadrer l’utilisation des dispositifs numériques devant les enfants âgés de moins de 3 ans. Sa présentation est prévue pour lundi prochain par deux représentants du parti Les Républicains.
Deux députés du parti Les Républicains, Annie Genevard et Antoine Vermorel-Marques, ont l’intention de présenter une proposition de loi le lundi 8 avril visant à contrôler l’utilisation des écrans en présence de jeunes enfants de moins de 3 ans, ainsi que l’a précisé la parlementaire du Doubs lors d’une interview sur 42mag.fr. Les objectifs de ces deux députés consistent notamment à proscrire toute exposition aux tablettes, téléviseurs et téléphones pour ces jeunes enfants, qu’ils soient gardés par une nourrice ou en crèche. Pour mettre en application cette interdiction, ils suggèrent notamment que « la restriction de l’accès aux écrans soit clairement énoncée dans [la liste] des critères de délivrance des agréments » qui sont attribués aux professionnels, avant d’être « inclus dans le contrat qui lie les nourrices aux enfants », selon les précisions d’Annie Genevard.
La députée Les Républicains du Doubs admet que l’application de cette règle sera sans doute plus aisée en crèche, où les comportements sont collectifs, mais plus ardue à domicile, où la « relation de confiance entre les parents et la personne en charge de la garde des enfants » reste primordiale. En soumettant cette proposition de loi, ces députés ne cherchent pas à blâmer ces professionnels qui sont, dans leur grande majorité, extrêmement scrupuleux et attentifs au bien-être des enfants. Leur but est de sensibiliser les adultes au « problème de santé publique » que représente « l’usage de plus en plus prégnant des écrans ».
« Dégradation de la motricité et altération des repères »
Annie Genevard déplore cette tendance de société. « Il n’est pas rare de voir des enfants très jeunes manier un écran », s’alarme-t-elle. Sa collègue de la Loire et elle-même observent également que « un grand nombre d’éditeurs de contenu numérique ciblent désormais les très jeunes enfants ». Elle souligne l’existence de « jeux numériques pour les enfants dès 2 ans ».
En outre, la députée de droite insiste sur les risques significatifs liés à l’utilisation des écrans avant 3 ans, qui perturbent, de son point de vue, « de nombreuses fonctions du jeune enfant ». Annie Genevard met notamment en exergue « l’altération de la motricité et des repères », « les retards de développement du langage » et « les difficultés d’interaction avec l’entourage ». « Les écrans peuvent nuire aux enfants, surtout lorsqu’ils sont très jeunes, une période critique où beaucoup de choses qui sont déterminantes pour l’avenir du jeune enfant se mettent en place », soutient-elle.
La députée du Doubs estime que si l’on instaure « des comportements consuméristes d’écrans dès le plus jeune âge », alors « il est évident que la sensibilité aux écrans sera plus forte et que les difficultés surgiront inévitablement ». Face à ce résultat, Annie Genevard plaide pour que « l’adulte, le professionnel en charge de l’enfant, ne démontre pas l’importance qu’il accorde aux écrans, car évidemment, cela interpelle l’enfant de voir un adulte qui est constamment, ou très fréquemment, connecté à un écran ».