L’objectif de la proposition de législation est de contrôler l’utilisation des écrans en présence des tout-petits de moins de 3 ans. Cette proposition sera présentée, lundi, par deux représentants du parti Les Républicains.
Annie Genevard et Antoine Vermorel-Marques, deux représentants politiques du parti Les Républicains, ont l’intention de proposer une loi interdisant l’utilisation des écrans en présence des enfants de moins de 3 ans, comme le précise Annie Genevard, députée du Doubs, en discussion avec franceinfo. Ainsi, ces politiciens souhaitent réduire l’exposition des plus jeunes aux télévisions, tablettes et téléphones portables, qu’ils soient sous la supervision d’une nounou ou se trouvent en crèche. Pour mettre en œuvre cette interdiction, ils suggèrent, par exemple, d’insérer que « l’interdiction des écrans soit explicitement stipulée dans les critères d’approbations » qui sont fournis aux professionnels, et « dans l’accord qui lie les nounous aux enfants », explique la députée Genevard.
Annie Genevard, députée Les Républicains du Doubs, concède que cette règle sera plus aisée à appliquer en crèche, en raison du contexte collectif, mais plus complexe à mettre en place à domicile. Elle recommande donc de miser sur « une relation basée sur la confiance entre les parents et la personne en charge de la garde des enfants ». Par cette proposition de loi, les deux députés ne souhaitent pas pointer du doigt ces professionnels qui, pour la plupart, sont extrêmement consciencieux en ce qui concerne le bien-être des enfants. Leur principal objectif est de sensibiliser à cet « enjeu de santé publique » face à l’usage toujours croissant des écrans.
« Dégradation de la motricité et trouble des repères »
La société actuelle suscite le désarroi d’Annie Genevard. « Il n’est pas rare de voir de très jeunes enfants équipés d’un écran », déplore-t-elle. Avec son collègue de la Loire, elle remarque aussi que les éditeurs de contenus numériques ciblent de plus en plus les tout-petits, notamment via des jeux numériques à partir de 2 ans.
Cependant, la femme politique souligne l’effet néfaste des écrans avant 3 ans, qui affectent grandement le développement des plus jeunes, selon elle. Parmi les conséquences qu’elle mentionne, on retrouve une « réduction de la motricité et un trouble des repères », des « retards dans l’évolution du langage » et même des « difficultés à se faire comprendre par entourage ». « L’impact des écrans sur les enfants est bel et bien néfaste, en particulier dans leurs premières années, une période essentielle pour leur épanouissement », dénonce-t-elle.
La députée du Doubs pense que si l’on incite à « une consommation excessive d’écrans dès le plus jeune âge », alors il est certain que « la sensibilité à ces appareils augmentera et que des problèmes surgiront nécessairement ». Confrontée à cette réalité, Annie Genevard plaide pour qu’un ordre soit donné aux adultes et aux professionnels en charge des enfants de ne pas montrer l’importance qu’ils accordent aux écrans, car cela pourrait questionner les enfants face à un adulte constamment (ou très souvent) connecté à un écran.