Lancée en parallèle et indépendamment du Festival de Cannes, la Quinzaine des cinéastes a été créée en 1969 avec pour objectif de « mettre en lumière les approches cinématographiques les plus originales du cinéma d’aujourd’hui ».
La Quinzaine des cinéastes a présenté mardi 16 avril la sélection pour sa cinquante-sixième édition. Sa programmation non compétitive s’oriente vers l’éclosion de cinéastes émergents, tout en intégrant quelques artistes déjà célèbres. « Notre guide principal réside dans l’originalité du scénario et de la mise en scène, tandis que la poésie, les émotions, l’imaginaire et l’authenticité représentent nos directions fondamentales », déclarent les responsables de l’événement.
En ce qui concerne la France, le sélectionneur Julien Rejl a commencé par annoncer Ma vie, ma gueule, le dernier film de Sophie Fillières, réalisatrice emblématique décédée l’année dernière à 58 ans, avec comme partenaire Agnès Jaoui. Thierry de Peretti, originaire de Corse, poursuit son immersion dans l’histoire politique de sa terre natale (dans A son image).
Le film Les pistolets en plastique, de Jean-Christophe Meurice, promet une nouvelle interprétation humoristique et trash des faits divers avec Jonathan Cohen, Nora Hamzawi, Vincent Dedienne, Thomas VDB et Aymeric Lompret. Hafsia Herzi et Isabelle Huppert incarnent un binôme féministe dans le film de Patricia Mazuy (La prisonnière de Bordeaux).
Retour du cinéma indépendant américain et films engagés
Le cinéma indépendant américain fait son retour, avec un film qui réunit pour un repas de Noël Michael Cera et les descendants des icônes d’Hollywood, Francesca Scorsese et Sawyer Spielberg (Christmas Eve In Miller’s Point de Tyler Taormina).
Cette section parallèle, orchestrée par la Société des réalisatrices et réalisateurs de films (SRF), a sélectionné divers films issus de pays où la réalisation de films est une véritable lutte.
Parmi ceux-ci, un film argentin réalisé par Hernan Rosselli, « égérie d’un cinéma menacé » suite à la politique ultralibérale de Javier Milei, d’après Julien Rejl, et une première fiction palestinienne signée par Mahdi Fleifel (To a land unknown), racontant l’histoire de deux cousins Palestiniens enlisés à Athènes, cherchant une solution pour atteindre l’Allemagne.
Un film égyptien, East of Noon, réalisé par Hala Elkoussy, fait également partie de la sélection. Julien Rejl rend hommage à « la bravoure de cette réalisatrice face à la censure égyptienne, qui n’a jamais été aussi agressive envers les artistes ».
Films en long métrage sélectionnés :
- Ma vie ma gueule, une réalisation de Sophie Fillières (France) – film d’ouverture
- À son image par Thierry de Peretti (France)
- Christmas Eve in Miller’s Point par Tyler Taormina (États-Unis)
- Desert of Namibia de Yôko Yamanaka (Japon)
- East of noon (Sharq 12) de Hala Elkoussy (Égypte)
- Eat the night de Caroline Poggi et Jonathan Vinel (France)
- Eephus de Carson Lund (États-Unis) – premier film long métrage
- Gazer de Ryan J. Sloan (États-Unis) – premier film long métrage
- Ghost cat anzu de Yôko Kuno & Nobuhiro Yamashita (Japon)
- Good one de India Donaldson (États-Unis) – premier film long métrage
- Les pistolets en plastique par Jean-Christophe Meurisse (France) – film de clôture
- Histoires d’Amérique : food, family and philosophy de Chantal Akerman (Belgique) – Film spécial
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Courts-métrages sélectionnés :
- Après le soleil de Rayane Mcirdi (France, Algérie)
- Extremely short de Kōji Yamamura (Japon)
- Immaculata de Kim Lêa Sakkal (Liban)
- Les météos d’Antoine de Jules Follet (France)
- Mulberry Fields de Nguyễn Trung Nghĩa (Vietnam)
- Our own shadow de Agustina Sánchez Gavier (Argentine)
- The moving garden de Inês Lima (Portugal)
- Very gentle work de Nate Lavey (États-Unis)
- When the land runs away de Frederico Lobo (Portugal)