Sonia M., une femme âgée de 34 ans, a été arrêtée et est actuellement détenue en France depuis quatre ans. Elle est l’ancienne épouse d’un haut gradé de Daech et est soupçonnée d’avoir participé à des actes de barbarie en Syrie. En effet, il est reproché à Sonia d’avoir réduit une jeune fille Yézidie âgée de seulement 16 ans en esclavage dans l’appartement qu’elle partageait avec son mari à Raqqa. Cette affaire a suscité l’indignation et a mis en lumière les atrocités commises par le groupe terroriste Daech, notamment envers les minorités religieuses telles que les Yézidis. Les autorités françaises mènent une enquête approfondie pour faire toute la lumière sur les agissements de Sonia M. et lui faire face à la justice.
Un citoyen français bientôt jugé pour crime contre l’humanité et génocide
Une citoyenne française sera jugée pour crime contre l’humanité et génocide, ce qui constitue une première historique depuis la Seconde Guerre mondiale. Sonia M., originaire de Grenoble, était mariée sous Daech à Abdelnasser Benyoucef, un djihadiste algérien ayant grandi en France. Ce dernier a été un haut-gradé de l’État islamique et est considéré comme l’un des commanditaires de l’attentat de l’Hyper Cacher et de l’attentat manqué de Villejuif. Sonia M. était initialement poursuivie pour complicité de crime contre l’humanité, mais a été mise en examen pour crime contre l’humanité en mars dernier.
Sonia M. partageait sa vie avec son mari à Raqqa et attendait un enfant de ce dernier au printemps 2015. L’enquête est désormais close et le parquet national antiterroriste à Paris doit rendre son réquisitoire définitif cette semaine. Sonia M. utilise tous les recours à sa disposition et pourrait être jugée fin 2024 ou début 2025.
Le témoignage déchirant de la jeune Yézidie
Les magistrats français se sont rendus au Kurdistan irakien pour recueillir le témoignage de Roza, une jeune Yézidie qui vivait en esclavage chez Sonia M. et son mari. Roza témoigne d’un quotidien de maltraitance, de viols et de sévices sexuels, décrivant un calvaire vécu pendant plus d’un mois au domicile du couple. Lors de son audition, Roza a expliqué avoir été enlevée avec ses sœurs par le groupe État islamique en 2014, subissant un génocide qui a coûté la vie à des milliers de Yézidis.
Des faits controversés et des accusations portées
Sonia M. conteste les accusations portées contre elle, affirmant avoir été mise devant le fait accompli par son mari. Elle nie avoir été violente envers Roza et explique avoir agi sous la contrainte. Elle se décrit comme repentie et regrette que la justice la fasse porter la responsabilité des actes commis.
Le procès de Sonia M. serait le premier du genre en France. En Allemagne, un ancien membre de l’État islamique a été condamné pour génocide de Yézidis et crimes contre l’humanité. Trois autres informations judiciaires sont en cours en France concernant des djihadistes français poursuivis pour des crimes similaires.
La reconstruction et l’espoir de la victime
L’avocat de Roza souligne l’importance de reconnaître le calvaire vécu par la jeune Yézidie et espère une réparation pour sa cliente. Roza souhaite reconstruire sa vie et attend avec impatience le procès qui se tiendra en France. Il n’existe actuellement aucun fonds d’indemnisation en France pour les victimes de crimes contre l’humanité.
La justice française a ouvert une enquête préliminaire pour génocide et crimes contre l’humanité commis en Irak et en Syrie depuis 2012, visant les minorités ethniques et religieuses. Le procès à venir de Sonia M. marquera une étape importante dans la lutte contre ces crimes atroces.