Participant au dernier Festival d’Annecy ainsi qu’à la Berlinale, « Sky Dome 2123 » dépeint une civilisation émergée suite à une catastrophe environnementale. Une histoire d’épopée qui navigue entre la domination humaine et un hommage à la vie.
A partir du 24 avril 2024, les cinéphiles pourront découvrir le premier film de Tibor Bánóczki et Sarolta Szabó, Dôme Céleste 2123. Cette production, où les cinéastes revisitent les paysages de leur pays d’origine, la Hongrie, imagine un futur sans une trace de vie animale ou végétale. Seuls survit la race humaine dans ce monde futuriste.
Au bord du Danube dont il ne reste qu’un souvenir de son tracé, se trouve un énorme dôme de verre, logement d’une ville ultra-moderne où tout est automatisé.
C’est en ce lieu, un milieu stérile, que vit la nouvelle population de Budapest au milieu desquelles les gens travaillent, se promènent, élèvent leur familles… Vie ordinaire mais pour autant pas si banale étant donné que sa fin est calculée à l’avance.
La loi stipule en effet que chacun est condamné à mourir le jour de son cinquantième anniversaire pour être réincarné en nourriture. Nóra a 32 ans. Il lui reste encore dix-huit ans avant de devenir une offrande à la communauté. Elle fait le choix de se faire implanter le germe qui permettra cette transformation et son mari Stefan, contre cette décision, se bat pour la sauver.
Un hommage à la nature
Des étendues d’eau desséchées, des arbres simulant des hologrammes… Dôme Céleste 2023 ne fait pas directement référence à la crise climatique et écologique, mais s’inscrit fortement à sa suite.
Par un choix audacieux de placer cette fiction dans un avenir proche, Tibor Bánóczki et Sarolta Szabó encouragent le dialogue entre le passé, le présent et l’avenir, recréant le lien entre l’apocalypse de science-fiction et les bouleversements que nous rencontrons aujourd’hui.
Dôme Céleste 2023 est une oeuvre rendant hommage à l’extinction du vivant. Un monde ne comptant que des êtres humains, vivants en autarcie, sans aucun lien avec le monde extérieur. L’intrigue, cependant, permet d’entrevoir ce qui se trouve au-delà du dôme. Des somptueux décors en trois dimensions tels que les montagnes slovaques des Tatras au lac Balaton sont offerts au spectateur.
Alors que les décors semblent réalistes, comme si c’était des prises de vue directes du fait de leur conception à partir de photographies d’éléments naturels, ils sont les seuls éléments à présenter une réelle tangible sensation, un dernier ricanement de la nature.
Une nouvelle vision du futur
Dôme Céleste 2123 est un récit d’amour poussant la cruauté d’un système engendré à la suite de la crise écologique à son paroxysme. Avec la technologie comme ultime recours, l’humanité survit grâce à une forme de cannibalisme contemporain. Chaque individu est destiné, une fois tramsformé en plante, à devenir la nourriture de son prochain. Cet acte de sacrifice est nécessaire à l’existence de l’espèce.
Interrogeant l’avenir de l’humanité, Tibor Bánóczki et Sarolta Szabó offrent une réflexion unique dans l’univers du cinéma de science-fiction. La technique de l’animation des personnages, réalisée par rotoscopie (dessin à la main sur une captation d’acteurs), rend les personnages presque fantomatiques et fragiles. Avec Dôme Céleste 2123, ils répondent de manière adroite aux attentes des films post-apocalyptiques tout en proposant une nouvelle perspective sur l’avenir. Et si le nouveau monde se faisait sans l’humain ?
Le détail du film
Genre : Animation, Drame, Science-fiction
Réalisation : Tibor Bánóczki et Sarolta Szabó
Interprétation : Renátó Olasz, Zsófia Szamosi, Zsolt Nagy
Durée : 1h52
Sortie : 24 avril 2024
Distributeur : KMBO
Synopsis : En 2123, une sécheresse dévastatrice a laissé la Terre stérile. L’humanité n’a d’autre choix que de sacrifier une partie de sa population: tous ceux qui atteignent l’âge de 50 ans sont transformés en arbre. Les règles de cette société sont sans pitié. Quand Stefan voit que sa femme est condamnée prématurément par le système, il prend des risques considérables pour changer son destin.