Le gouvernement a annoncé un projet visant à combattre le fléau de la prostitution. Ce plan mettra principalement l’accent sur l’amélioration et la consolidation des mesures déjà mises en place depuis l’adoption de la loi en 2016.
Sensibilisation contre les réseaux de prostitution avant les Jeux olympiques
À l’approche des Jeux olympiques qui attireront des millions de touristes en France, le gouvernement français réitère son engagement à lutter contre les réseaux de prostitution. Jeudi 2 mai, une stratégie nationale de lutte contre ce fléau a été présentée, visant à renforcer l’application de la loi sur tout le territoire et à prendre en compte les nouvelles formes de prostitution, comme l’a souligné la ministre en charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé.
Saluée par les abolitionnistes, la loi de 2016 a abrogé le délit de racolage au profit de la pénalisation des clients, passibles d’une amende allant jusqu’à 3750 euros en cas de récidive. Cependant, sur le terrain, les résultats sont mitigés, avec un accompagnement jugé insuffisant pour les personnes prostituées souhaitant s’en sortir, et des disparités régionales dans les condamnations des clients.
« De l’argent sale »
Hélène et Catherine ont partagé un parcours similaire marqué par la violence des réseaux d’immigration clandestine, les contraignant à la prostitution pendant des années. Après avoir rencontré une maraude de l’association Le Nid, elles ont pu sortir de cet enfer et entamer un processus de réinsertion et de reconstruction. Témoignant de leur expérience, elles insistent sur le caractère destructeur de cette activité et expriment leur désir de retrouver une vie normale.
Tarir « la source »
La loi de 2016 permet aux prostitués quittant les réseaux d’obtenir un titre de séjour provisoire et une aide financière pendant deux ans maximum. Malgré un taux de réussite élevé dans la réinsertion, les structures d’accueil peinent à répondre à la demande, constituant souvent la première étape vers une nouvelle vie.
L’autre volet important de la loi concerne la pénalisation des clients, encore en phase d’implémentation selon Delphine Jarraud, déléguée générale de l’association Le Nid. Elle souligne l’importance de tarir la source de l’exploitation humaine pour mettre un terme à ce phénomène. Avec une prostitution de rue représentant désormais seulement 20% du marché, une unité de cyber-enquête sera chargée de lutter contre l’exploitation en ligne.
Enfin, une campagne de sensibilisation sera lancée lors des Jeux olympiques de Paris cet été, visant à sensibiliser le public sur cette problématique. Alors que les autorités s’attendent à un afflux de clients de prostituées pendant cet événement, le montant global du budget alloué à ce plan n’a pas été dévoilé.