L’objectif est de « tenter de déceler les processus et les failles qui mènent aux actes accusés ». On s’attend à de nombreuses interrogations planifiées.
« Notre objectif est d’organiser de nombreuses auditions et nous allons nous consacrer au travail pendant six mois pour dresser un constat de la situation » en ce qui concerne les violences dénoncées notamment dans l’industrie du cinéma, a annoncé mercredi 22 mai sur France Bleu Berry François Cormier-Bouligeon, député Renaissance du Cher et nommé secrétaire de la commission d’enquête portant sur les violences perpétrées dans le cinéma, l’audiovisuel, les arts de la scène, la mode et la publicité.
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Judith Godrèche, élevée au rang de porte-parole du mouvement #MeToo en France et ayant porté plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des violences sexuelles et physiques survenues durant son adolescence, a sollicité la formation de cette commission. Celle-ci va mener des investigations durant une demi-année pour « tenter de comprendre les processus et les défaillances qui mènent aux actes incriminés », a-t-il clarifié. « Nous comptons proposer des suggestions pour renforcer la loi, pour protéger », a continué le représentant du Cher. « Il est indispensable de favoriser la parole mais aussi de garder à l’esprit la présomption d’innocence, cette question n’est pas simple et, en tant que juriste, elle m’interpelle grandement », a-t-il déclaré.
« La justice sera en charge des auteurs, pas nous »
« La tâche risque d’être lourde », a prévenu François Cormier-Bouligeon, d’autant plus qu’avec la tenue des Jeux olympiques et les congés des parlementaires, la Commission disposerait d’environ dix semaines seulement pour effectuer son travail. La rapporteure écologiste Francesca Pasquini a précisé à France Culture que la commission « n’opérera pas dans une urgence » pour aboutir à des « conseils à la fois législatifs mais pas seulement ».
Dans les semaines à venir, plusieurs auditions vont être organisées, rassemblant tous les acteurs de la prévention des violences sexuelles et sexistes, ainsi que les victimes dont les témoignages sont indispensables, même si ceux-ci pourraient être confrontés au traitement judiciaire de certaines affaires. « C’est à la justice de s’occuper des auteurs, pas à nous. Nous devons nous préoccuper du système et de ce qui le rend malsain », a averti le président de cette commission, Erwan Balanant (MoDem). « Nous ne serons pas là pour nous amuser, pour jouer les procureurs dans cette commission », a-t-il ajouté.