Aucun individu ne prévoyait la présence du metteur en scène non conformiste lors de l’inauguration du festival. C’est réellement un événement inattendu, mettant en lumière des comédiens parfaitement en harmonie avec un long métrage méta. Dupieux est sur un petit nuage.
Il semble évident pourquoi le comité sélectionnant les films pour la 77e édition du festival de Cannes ont choisi de lancer l’évènement avec Le Deuxième Acte par Quentin Dupieux. Le thème central du film est la production d’un long métrage, offrant une approche rafraîchissante à la myriade de films sur le cinéma. Dupieux se distingue en réalisant un film qui examine en détail la création en cours d’un film, en posant plus de questions sur le produit final que sur le processus de création lui-même.
Le casting de pointe comprend Léa Seydoux, Louis Garrel, Vincent Lindon et Raphaël Quenard, et le Deuxième Acte sort en salles le même jour que sa projection au festival, soit le mardi 14 mai.
Une intrigue au beau milieu de l’inconnu
Le personnage de Florence, joué par Léa Seydoux, emmène son père, Guillaume (Vincent Lindon) dans un restaurant pour lui présenter son petit ami David (Luis Garrel). Cependant, David n’éprouve aucun sentiment pour Florence et se présente avec son ami Willy (Raphaël Quenard). La rencontre tourne mal jusqu’à ce qu’un événement inattendu modifie complètement le cours des choses.
Dans le style typique de Quentin Dupieux – et il excelle dans ce domaine – nous sommes amenés à explorer de nouveaux horizons jusqu’à mid-parcours, pour ensuite nous emmener dans une direction complètement différente, tout en captivant l’audience tout au long du processus.
Le film commence avec une longue séquence du rythme d’une marche qui se passe dans un endroit isolé, et se termine de la même façon. Entre les deux, le film s’intensifie lors du « Deuxième acte » (le nom du restaurant) ou un dilemme complexe se joue.
Les choses deviennent étranges lorsque la comédie de mœurs se transforme en film dans le film, les acteurs abandonnent leur rôle pour discuter de la scène en cours, partageant leurs sentiments personnels à ce sujet, et digressant sur les défis du métier, l’âge, la carrière et la valeur du film qu’ils sont en train de réaliser.
Un film avec des multiples dimensions
Le Deuxième Acte est un film rempli de dimensions cachées, un peu comme un miroir qui se reflète à l’infini. Les acteurs incarnent des personnages dans un film qui se suspend lorsqu’ils adoptent leurs propres rôles d’acteurs, ce qui est à la fois similaire et différent de qui ils sont réellement. Dupieux exploite cet enchevêtrement complexe avec un humour constant qui gagne l’approbation du public.
Cependant, une tension sous-jacente est constamment présente dans Le Deuxième Acte. L’acteur émergent et l’acteur chevronné se battent, des critiques sur le scénario apparaissent, la qualité de la production est remise en question… Tout est un jeu d’équilibre entre les dessous et la surface dans Le Deuxième Acte, comme le plaisir de tourner contrasté par les contraintes imposées par le réalisateur. Les acteurs sont habillés comme des gens normaux dans le restaurant, mais Dupieux les place dans des costumes d’acteur lorsqu’ils reviennent à la « vraie vie ». Cette confusion entre le réel et la fiction produit un charme cinématographique amusant et enivrant, un choix d’ouverture parfait pour cette 77e édition.
Les détails
Genre : Comédie
Réalisateur : Quentin Dupieux
Acteurs : Léa Seydoux, Louis Garrel, Vincent Lindon, Raphaël Quenard, Manuel Guillot, Françoise Gazio
Pays : France
Durée : 1h20
Sortie : 14 mai 2024
Distributeur : Diaphana Films
Résumé : Florence a l’intention de présenter David, dont elle est profondément amoureuse, à son père Guillaume. Cependant, David n’a pas de sentiments pour Florence et souhaite se débarrasser d’elle en la poussant vers son ami Willy. Les quatre se retrouvent ainsi dans un restaurant situé au milieu de nulle part.