L’interprète fait partie du groupe de femmes qui avaient tenu à révéler en 2017 les agissements de l’ancien producteur de Hollywood, Harvey Weinstein.
L’actrice française Léa Seydoux a remarqué que le respect était davantage présent sur les plateaux de tournage de nos jours. Elle estime ce changement lié à la visibilité du mouvement #MeToo et au dialogue qui se libère partout à propos des agressions sexuelles dans l’industrie du cinéma. « Les tournages sont plus respectueux maintenant, l’atmosphère de camaraderie excessive, même pendant les scènes intimes, semble s’être dissipée. Je peux ressentir que ce respect est maintenant omniprésent et que cette transformation est marquée », a déclaré Seydoux, qui joue dans le film « Deuxième Acte » de Quentin Dupieux, en projet lors du 77e Festival de Cannes.
Le film dont elle fait partie traite aussi de cette période névralgique de revendications contre le sexisme et mentionne ce mouvement important de prise de parole. « J’ai été témoin de ce processus de transformation, étant une actrice avant le mouvement #MeToo, et je peux maintenant observer ce qui a changé », a expliqué celle qui a gagné la Palme d’or pour « La Vie d’Adèle » en 2013 avec sa co-star Adèle Exarchopoulos et le réalisateur Abdellatif Kechiche. Elle a repris ses interventions pour critiquer le comportement autoritaire du réalisateur et l’immense quantité de reprises nécessaires pour chaque scène, actions qui lui valurent l’antipathie permanente de Kechiche. Adèle Exarchopoulos, dans son premier grand rôle à l’âge de 19 ans, avait raconté qu’elle avait « passé dix jours entiers à tourner » la scène explicite de sexe, longue et crus.
« J’ai reçu du respect, globalement… »
« Même si j’ai connu quelques obstacles, j’ai été une actrice qui a bénéficié d’une chance considérable au commencement de sa carrière. J’ai collaboré avec des personnes qui m’ont respectée, bien que ce ne soit pas toujours le cas », a relevé Léa Seydoux, en apportant une nuance. « Je ne devrais pas me comparer aux actrices qui ont subi des traumatismes extrêmes. » Elle a aussi rappelé que le fait d’être une actrice célèbre la « protège ». « Les problèmes sont surtout présents lorsqu’on est une jeune actrice, et quand on est vulnérable, » a-t-elle ajouté.
En 2008, Seydoux a été propulsée en tant qu’actrice principale dans « La Belle personne » de Christophe Honoré, une nouvelle version de « La Princesse de Clèves ». Âgée de 38 ans à présent, elle a eu un rôle dans deux films de la saga « James Bond », un film « Mission impossible », « Dune 2 » et présente une filmographie stupéfiante, de Wes Anderson à Xavier Dolan en passant par Bruno Dumont. Seydoux est l’une des actrices qui ont dénoncé le comportement de l’ancien producteur hollywoodien Harvey Weinstein en 2017. Elle avait aussi partagé qu’elle avait dû repousser des avances sexuelles de la part de réalisateurs avec qui elle travaillait.