La réalisatrice a fait une apparition pour saluer les spectateurs avant et après la diffusion de son film court. Elle a exprimé sa gratitude envers ceux qui ont parcouru le pays pour être présent à cet événement. Retour sur une nuit de projection sur la plage qui sort de l’ordinaire.
En ce début de Festival de Cannes, une projection a attiré particulièrement l’attention de nombreuses femmes et de nombreux hommes : celle du court-métrage de 17 minutes de Judith Godrèche, « Moi Aussi ». Ce film a été présenté le mercredi 15 mai lors de la séance Cinéma sur la Plage, juste avant la projection de « Silex and the City » de Jul, célèbre auteur et réalisateur de bandes dessinées.
La plage est souvent le lieu où le public peut découvrir certains films sélectionnés. C’était le cas pour Gaëlle, une habitante de Cannes, qui avait fait le déplacement avec son conjoint pour cette raison. « Je suis également ici pour montrer mon engagement envers cette cause qui me touche », explique-t-elle.
Effectivement, de nombreuses femmes engagées dans le mouvement MeToo occupent les premiers rangs. Parmi elles, on trouve Anaïs, originaire des Hautes Alpes, qui exprime vivement son admiration pour la réalisatrice, considérée comme un symbole commun, « notre Statue de la Liberté ». Tout comme Anne, qui a fait le voyage de l’Yonne à Cannes, soit 750 km, pour soutenir la cause défendue par le film de Judith Godrèche.
Lorsque Judith Godrèche apparaît sur scène, elle est accueillie comme une véritable rock star. Elle exprime sa joie et sa fierté de pouvoir partager ce moment avec le public. « Je suis particulièrement honorée d’être ici au Festival de Cannes, symbole du cinéma mondial », confie-t-elle.
De nombreux témoignages bouleversants sont lus au fur et à mesure de la projection du film. Parmi eux, les récits de victimes d’abus sexuels, d’attouchements ou de violences.
Judith Godrèche propose un film original qui n’est ni vraiment un documentaire, ni une fiction, ni un clip, mais plutôt une véritable création cinématographique. L’ensemble est rythmé par la chorégraphie inspirée d’Eva Galmel qui souligne l’intimité des témoignages.
Il est à noter que près de mille femmes ayant contribué par leurs témoignages figurent dans le film. Un geste fort qui illustre la volonté de Judith Godrèche de rendre hommage à toutes ces victimes de violences sexuelles.
L’émotion est palpable à la fin de la projection. Beaucoup de spectatrices sont bouleversées et certaines ont du mal à trouver leurs mots. Judith Godrèche revient sur la scène sous les applaudissements et les remerciements du public. Elle rend hommage à toutes les personnes venues de toute la France pour assister à la projection.
Maya, une spectatrice qui a participé au projet et qui apparaît dans le film, nous confie : « Judith Godrèche a réussi à transformer l’horreur en beauté. Elle est une véritable magicienne pour nous avoir embarquées dans cette aventure. Elle a réussi là où des décennies de politiques n’avaient pas encore abouti. Il était grand temps d’agir ».