Cate Blanchett, comédienne de nationalité australienne et américaine et porte-parole officielle du Haut commissariat aux réfugiés (HCR), a pris la parole ce lundi, à Cannes, lors d’un débat consacré à ce sujet.
« Je ne cesse de m’interroger sur le fait que peu de films abordent, de manière directe ou indirecte, la question des réfugiés », a exprimé la célèbre actrice connue pour (Carol, Blue Jasmine, Le Seigneur des Anneaux), lors d’une conférence intitulée « HCR : récits de déplacements », tenue à Cannes le lundi.
« Dans ma rencontre avec des réfugiés… j’ai été émerveillée de leurs histoires qui sont remarquablement inspirantes, par leur sens de l’humour malgré la situation, leur résistance face aux difficultés et leur courage indomptable… Plus nous omettons ces voix de nos récits, plus nous les caractérisons comme différents », a-t-elle souligné.
« Les personnes déplacées ont une voix, une histoire à raconter »
Originaire de Melbourne et fille d’un officier américain, Cate Blanchett est ambassadrice de bonne volonté du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) depuis mai 2016. « Les personnes qui ont subi un déplacement forcé ont une voix et leur vie dépeint une histoire. La question est de savoir comment nous les écoutons », a-t-elle continué. « J’aimerais proposer à ceux qui envisagent de collaborer avec des réalisateurs ou qui cherchent à écrire des histoires, de dresser une liste de personnes qui ne partagent pas les mêmes expériences que vous, juste pour observer quelles histoires vous voudriez raconter. Car, je pense qu’avec le vieux système des studios de cinéma, on a fini par raconter maintes fois la même histoire par les mêmes personnes, avec les mêmes équipes et cela l’a conduit à sa perte. »
« C’est un véritable poison », a-t-elle ajouté, en rappelant son expérience avec certains diffuseurs où « vous leur proposez une histoire et ils répondent ‘oh, nous avons adoré, nous avons été touchés, cependant cela ne fait pas partie de notre mission.’ Et vous vous dites, ‘mais quel imbécile tu fais, tu n’as pas d’autres histoires similaires dans tes archives, ne cherches-tu pas une offre dynamique?' »
Elle a produit une série à succès sur les réfugiés en Australie
En parlant des difficultés de produire des récits centrés sur les réfugiés, elle a fait référence à la série australienne Stateless, qu’elle a créée, produite et dans laquelle elle tient un rôle majeur. Elle a mentionné qu’il a fallu « six ans pour que le projet se concrétise », mais elle a ensuite « remporté tous les prix en Australie » et Netflix l’a acquis pour sa plateforme.