Il y a une vague d’indignation qui se propage dans le secteur cinématographique car il semblerait que les grandes maisons de production hollywoodiennes aient l’intention d’exploiter les représentations visuelles et auditives des acteurs pour en faire des duplicatas numériques.
Le septième art a déjà eu l’occasion de faire revivre des acteurs disparus. En effet, en 2016, Disney a ramené à l’écran Peter Cushing, décédé 22 ans plutôt, pour figurer dans le dernier volet de Star Wars. Ces techniques, rares, complexes et au coût extrêmement élevé, sont désormais accessibles avec l’avènement d’une technologie emergente : le scan des acteurs. Il existe un nombre restreint de studios à travers le monde ayant la capacité de réaliser cette performance technologique, où 170 caméras agencées en sphère peuvent concevoir un clone numérique remarquablement réaliste d’un acteur. Grâce à ce procédé de scan, toutes les fantaisies deviennent réalisables. C’est une technologie novatrice qui pourrait radicalement transformer l’industrie du cinéma, bien que cela suscite des préoccupations au sein des professionnels du milieu.
Des professions sur le point de devenir obsolètes ?
En 2023, à Hollywood, ces techniques de scan ont été une des causes majeures de la grève des acteurs. Ils redoutent en effet que leurs images soient appropriées par les studios. Jean-Baptiste, un acteur, explique comment on lui a demandé de produire des répliques numériques de figurants pendant un tournage. « Le métier de figurant est en danger », exprime-t-il, car les productions pourraient utiliser ces technologies pour réduire leurs coûts. Sollicitée, la société de production Chapter 2 déclare ne pas avoir utilisé cette méthode.
Les professions liées au doublage sont également menacées par ces programmes d’intelligence artificielle capables de reproduire la voix des acteurs. Ce ne sont pas seulement des emplois qui sont en jeu, mais aussi des pratiques artistiques qui pourraient être supplantées par ces nouvelles technologies.