Le dernier documentaire réalisé par Claire Simon offre une exploration profonde de l’éducation publique. Le film a été mis en lumière dimanche lors d’une projection exceptionnelle organisée pendant le Festival de Cannes.
La réalisatrice Claire Simon a choisi de placer sa caméra au cœur d’une école primaire de la banlieue parisienne. À travers les interactions quotidiennes des enfants avec leurs enseignants, Claire Simon offre un regard authentique sur ce microcosme souvent ignoré du grand public, tout en mettant en valeur le rôle crucial de l’école, pilier de notre République, et de ceux qui en assurent le fonctionnement.
Le regard de Claire Simon sur l’école
Dans une interview accordée à 42mag.fr Culture, la réalisatrice partage les coulisses de son tournage, ainsi que sa perspective cinématographique. Elle souligne avec émotion la fierté qu’elle ressent de faire découvrir ce film qui lui tient tant à cœur, à l’occasion de la 77e édition du Festival de Cannes 2024.
Retour à l’école : la démarche de la cinéaste
Interrogée sur sa décision de réaliser un second film sur l’école, après « Récréations », Claire Simon explique qu’elle a été motivée par le désir d’explorer le rapport entre les enfants et les adultes au sein de l’école. En effet, lors de ses repérages, elle avait remarqué que les enfants ne cessaient de solliciter les adultes, pour toute sortes de raisons, allant des conflits de jeu aux plaintes de violence. Elle voulait capturer l’expressivité des visages des enfants, véritables miroirs de leurs émotions. Au fil du tournage, elle a donc choisi de se concentrer sur les relations entre les enfants et leurs enseignants.
L’immersion dans l’école : une expérience unique
La réalisatrice a passé deux mois et demi dans cette école, à la fin de l’année scolaire. Elle considère que c’est le meilleur moment pour réaliser un film dans une école car les enfants et les enseignants se connaissent déjà bien et ont tissé des liens solides. Claire Simon a également saisi l’occasion de filmer la rentrée scolaire.
Mise en lumière de l’école : un sanctuaire qui s’ouvre
La réalisation de ce film nécessitait de faire entrer une caméra dans un espace saint : l’école. C’est un lieu sacré et fermé, mais Claire Simon assure que cela n’a pas été difficile d’y entrer. Elle loue l’humanité et l’intelligence du directeur qui la bien accueillie, ainsi que l’hospitalité des professeurs. Profondément touchée par le dévouement de ces derniers, elle se répand en éloges à leur égard, impressionnée par la qualité de leur travail et leur engagement à exercer cette profession malgré une rémunération modeste.
La magie de l’école : un lieu de transformation
L’un des aspects qui impressionne la réalisatrice, c’est le rôle de l’école dans la transformation des enfants, qui n’ont pas toujours une vie facile. L’école est un lieu où ils sont initiés à la vie en société, où ils apprennent non seulement à lire, à écrire et à compter, mais aussi à penser et à interagir avec les autres. Claire Simon relève également la diminution significative de la violence chez les enfants, qui apprennent, grâce aux efforts des enseignants, à résoudre les conflits par la parole plutôt que par la violence.
La caméra au service de la vérité
Dans ce film, Claire Simon s’est efforcée de capturer la réalité de l’école avec la plus grande fidélité possible. Elle se positionne au milieu des enfants, parfois près de la maîtresse, pour saisir les sentiments, les interactions et les expériences qui traversent chaque personne dans l’école. Pour ce faire, elle utilise une caméra spécialement achetée pour s’adapter à la hauteur des enfants et se faire accepter comme une invitée.
La reconnaissance au Festival de Cannes
Claire Simon a exprimé son sentiment de fierté d’être en sélection officielle pour la première fois lors du Festival de Cannes. Pour elle, il s’agit d’une véritable reconnaissance, en particulier pour le genre documentaire qui ne fait pas appel à des vedettes. Elle estime que cette nomination revêt une importance particulière pour l’école, pour toutes les écoles, et qu’elle a une portée politique significative. Selon elle, l’école est le centre de la civilisation et les professeurs des écoles sont des civilisateurs. Cette reconnaissance symbolique vient mettre en lumière ces héros de l’ombre qui contribuent chaque jour à l’épanouissement et à l’éducation des enfants.