Dans le long-métrage « Marcello Mio », qui a été diffusé lors du Festival de Cannes, on retrouve Fabrice Luchini interprétant son propre personnage. Au côté d’Augustin Trapenard, il dévoile notamment sa vision personnelle de la profession d’acteur.
Fabrice Luchini nous offre un retour sur les premiers pas de sa carrière professionnelle, en tant que coiffeur, avant de devenir acteur, suite à une rencontre inattendue en discothèque. C’est de cette manière peu commune qu’il a choisi son chemin professionnel, ce qui a inévitablement influencé sa perception du métier. À l’occasion du Festival de Cannes 2024, il présente le film « Marcello Mio », une réalisation de Christophe Honoré, où il interprète son propre rôle aux côtés, entre autres, de Chiara Mastroianni et Catherine Deneuve.
« Il existe une folie dévorante liée au théâtre, à ce tournage… »
Quant à son métier, Fabrice Luchini évoque les nuances entre être acteur et être comédien, mettant l’accent sur le fait de s’effacer derrière le personnage : « Un comédien, il s’éclipse pour laisser vivre le personnage dont il porte la responsabilité. Un acteur en revanche révèle sa propre personnalité, il incarne lui-même. » Avec une grande clarté et considérable sensibilité, Fabrice Luchini se remémore quelques moments significatifs de sa carrière : « J’ai été, une fois, contraint à l’hystérie dans des émissions de télévision car j’y prenais beaucoup de plaisir. […] Ce n’est pas l’image que j’ai de moi-même que je préfère. », avoue-t-il.
Au fil de cet échange privé, Fabrice Luchini partage également ses « passions tristes » : « Je suis un homme marqué par le ressentiment. C’est-à-dire que j’ai des passions tristes, dominées par la peur, la haine, la mesquinerie. Je ne suis pas quelqu’un de grandiose. » En dépit de ces « passions tristes« , Fabrice Luchini a toujours trouvé en son métier une source sans fin de bonheur et de réalisation : « En toute objectivité, j’aurais dû être au chômage depuis une décennie, à 72 ans, je suis en fin de parcours, et pourtant je suis porté par une énergie folle liée au théâtre, à ce tournage… Je me laisse griser pour ne pas être confronté à la réalité », déclare Fabrice Luchini.