Iris Knobloch, qui est à la tête du Festival de Cannes depuis juillet 2022, a du mal à briser les normes de la suprématie masculine qui ont prévalu pendant des décennies. L’événement cinématographique, qui débute le mardi 14 mai, est toujours marqué par de nombreux défis liés à l’égalité des sexes.
Il est indéniable que le festival de Cannes a subi une transformation. À partir de 2022, pour la première fois dans l’histoire du festival, il est dirigé par une femme, Iris Knobloch, présidente de Warner France. Elle succède à Pierre Lescure, mettant fin à de nombreuses années de domination masculine. Au cours des trois dernières années, la Palme d’or a été décernée à deux réalisatrices : Julia Ducournau en 2021 et Justine Triet en 2023. Meryl Streep recevra une Palme d’honneur cette année et la présidence du jury de l’édition 2024 sera assurée par une femme, Greta Gerwig, co-réalisatrice du film Barbie.
L’ajustement de la position de Jane Campion
Le festival a bien changé, mais cette transformation majeure intervient après de nombreuses années de présence masculine dominante. Il suffit d’examiner les lauréats pour le constater. Bien que la première édition du festival ait eu lieu en 1946, il aura fallu attendre 1993 pour qu’une femme reçoive enfin une Palme d’or. Et encore, c’est une demi-Palme que Jane Campion, réalisatrice néo-zélandaise, a dû partager avec Chen Kaige pour La leçon de piano et Adieu ma concubine respectivement.
De retour à Cannes en 2014 en tant que présidente du jury, Jane Campion exprime son mécontentement : « Seuls 7% des 1 800 films soumis pour la sélection sont réalisés par des femmes, selon Thierry Frémaux, le délégué général du festival.