Quelque 6 000 policiers ont été déployés pour l'arrivée de la flamme olympique en France à bord d'un voilier du XIXe siècle. Par ailleurs, les organisateurs des Jeux se disent prêts à faire face à des attaques de cybersécurité « sans précédent » pendant les Jeux olympiques.
La présence policière dans le port sud de Marseille, où la flamme arrivera de Grèce le 8 mai, sera plus importante qu'elle ne l'était lors de la visite du pape François dans la ville en septembre dernier.
Une unité tactique d'élite, des équipes de déminage, une police nautique et une équipe anti-drone seront en place lorsque le voilier Belem entrera dans le port, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Les forces supplémentaires viendront s’ajouter à la police et aux pompiers locaux.
Avant d'entrer dans le Vieux-Port, le voilier Belem défilera dans la rade de Marseille, accompagné de 1 024 bateaux.
Environ 150 000 personnes sont attendues et des animations sont prévues sur terre et en mer tout au long de la journée.
Darmanin a déclaré qu'il n'y avait pas de « menace spécifique » pour l'événement de la flamme, mais que les forces de l'ordre étaient préparées à différents scénarios.

Alerte renforcée
La France est en état d'alerte renforcée en matière de sécurité olympique à l'approche des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, qui débuteront le 26 juillet.
En avril, un garçon de 16 ans a été officiellement inculpé après avoir prétendument déclaré sur les réseaux sociaux qu'il voulait fabriquer une ceinture explosive et mourir en martyr aux Jeux de Paris.
Les enquêteurs ont déclaré que les jeunes avaient consulté de la « propagande djihadiste » en ligne.
Les autorités craignaient également une action de la police après que les syndicats aient menacé de perturber le relais de la flamme dans tout le pays, accusant le gouvernement de bloquer les primes promises.
Pendant ce temps, alors que plus de 20 ouvriers d'entretien polissaient les 36 000 m2 de surface autour du Vieux-Port à l'aide d'hydro-grattoirs, la scène était un peu différente à quelques rues de là.
Une centaine de tonnes de déchets se sont déjà accumulées suite à la grève d'une cinquantaine des 2 000 éboueurs de la métropole Aix-Marseille.
Si ces rues n'accueilleront pas les festivités pour l'arrivée de la flamme, certaines d'entre elles seront proches du lieu de passage de la flamme olympique pour le départ du relais jeudi matin depuis la basilique Notre-Dame de la Garde.
La grève, qui dure depuis le 30 avril, pourrait ternir l'image de la ville alors qu'elle entre sur le devant de la scène internationale.
« Une poignée d'agents, membres du syndicat CGT, syndicat minoritaire au sein de l'institution, ont décidé de bloquer l'accès à plusieurs déchetteries ménagères », a indiqué l'administration marseillaise.
« Ce comportement irresponsable empêche le bon déroulement de la collecte. »
Les conflits du travail dans des secteurs d'infrastructure cruciaux comptent parmi les principaux maux de tête des organisateurs des Jeux de cette année.
Le syndicat français CGT, ligne dure, a déclaré plus tôt cette année que les travailleurs du secteur public, y compris le personnel hospitalier, avaient signalé d'éventuelles grèves pendant les Jeux.
Menaces de cybersécurité
Par ailleurs, l'équipe de Paris 2024 se prépare à faire face à une menace de cybersécurité « sans précédent » pendant les Jeux.
Les organisateurs ont travaillé main dans la main avec l'Agence nationale française de la sécurité de l'information (ANSSI) et les sociétés de cybersécurité Cisco et Eviden pour limiter l'impact.
« Nous ne pouvons pas empêcher toutes les attaques (…) mais nous devons limiter leurs impacts sur les Jeux olympiques », a déclaré en début de semaine à la presse le patron de l'ANSSI, Vincent Strubel.
« Il y a 500 sites, lieux de compétition et collectifs locaux, et nous les avons tous testés. »
Strubel est convaincu que Paris 2024, qui opérera à partir d'un centre d'opérations de cybersécurité situé dans un lieu secret, sera prêt.
« Les Jeux sont confrontés à un niveau de menace sans précédent, mais nous avons également effectué un travail de préparation sans précédent, donc je pense que nous avons une longueur d'avance sur les attaquants », a-t-il déclaré.
L'IA à la rescousse
Les organisateurs des jeux ont employé des « hackers éthiques » pour tester leurs systèmes et utilisent l’IA pour les aider à trier les menaces.
« L'IA nous aide à faire la différence entre une nuisance et une catastrophe », a déclaré Franz Regul, directeur général de l'informatique à Paris 2024, ajoutant qu'on s'attendait à 10 fois plus d'événements de cybersécurité qu'aux Jeux olympiques de Tokyo de 2021.

En 2018, un virus informatique baptisé « Olympic Destroyer » a été utilisé lors d'une attaque contre la cérémonie d'ouverture des Jeux d'hiver de Pyeongchang.
Alors que Moscou a nié toute implication, le ministère américain de la Justice a déclaré en 2020 avoir inculpé six pirates informatiques des services de renseignement russes pour une série de quatre ans de piratage informatique comprenant des attaques contre les Jeux de Pyeongchang.
Le mois dernier, le président français Emmanuel Macron a déclaré qu’il ne doutait pas que la Russie ciblerait de manière malveillante les Jeux olympiques de Paris.
(avec fils de presse)