Lorsqu’il n’avait que 6 ans, les entreprises de déforestation ont débuté leur incursion sur ses territoires. Désormais âgé de 58 ans, Komeok Joe ne cesse de dénoncer la situation précaire que vit sa tribu, les Penans. Il s’est exprimé par le biais du film « Sauvages » de Claude Barras, qui a été mis en avant lors du Festival de Cannes.
Komeok Joe a quitté son quotidien loin de la jet-set pour se rendre au Festival de Cannes. Au cours de l’événement, il participe à la projection du film « Sauvages » de Claude Barras, où il offre sa voix pour un des personnages. Komeok Joe réside au Sarawak, l’État le plus vaste de Malaisie et appartient à la tribu des Penans qu’il représente lors du Festival. Cette communauté est constamment menacée par les actions de déforestation qui sévissent depuis quelques années.
Dans ses souvenirs d’enfance, Komeok Joe raconte avoir vécu sereinement, entouré de la richesse de la nature avec les rivières limpides et les animaux évoluant en toute liberté. A l’heure actuelle, cette quiétude a laissé place à une vie comparée à la lutte d’un poisson privé de son élément naturel : l’eau. Si la rivière se tarit, les poissons meurent. Ce récit illustre parfaitement la détresse de sa tribu.
« Nous avons le sentiment que notre existence sera éphémère »
Aujourd’hui, la tribu des Penans est fragilisée par plusieurs facteurs. Le gouvernement les a contraints à se fixer dans un lieu précis, abandonnant leur mode de vie nomade. En parallèle, ils subissent l’intrusion des entreprises de déforestation qui laissent des traces indélébiles sur leur territoire. D’après Komeok Joe, « tout s’est transformé, pour moi, pour mes parents, mes frères et sœurs, ma famille et toute ma tribu ». Leur existence est dorénavant rythmée par « le fracas des bulldozers et la chute des arbres ». Néanmoins, il souligne que « nous, qui représentons 80% de la tribu, sommes toujours dans la forêt ».
Son souhait le plus cher est de sensibiliser le monde entier à cette problématique pour mettre fin à la déforestation. Il s’adresse directement au reste du monde en exhortant : « Il faut que les gens de l’extérieur fassent pression sur le gouvernement de Malaisie, pour qu’il cesse de détruire la forêt, pour qu’il stoppe les plantations d’huile de palme et qu’il arrête la construction de barrages ».