Les forces françaises ont lancé dimanche une « opération majeure » pour reprendre le contrôle d'une route reliant Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie, au principal aéroport international, après une sixième nuit de violents troubles.
Les autorités ont indiqué que plus de 600 gendarmes lourdement armés avaient été dépêchés pour sécuriser la Route Territoriale 1, la principale artère reliant la capitale agitée aux liaisons aériennes avec le monde extérieur.
Six personnes ont été tuées et des centaines blessées depuis le début des émeutes lundi, selon les autorités locales.
La violence a été alimentée par le malaise économique, les tensions ethniques et l’opposition de longue date à la domination française sur l’archipel du Pacifique.
Le couvre-feu nocturne, l'état d'urgence, l'interdiction de TikTok et l'arrivée de centaines de soldats de France métropolitaine n'ont pas réussi à empêcher de nouveaux troubles dans la nuit de samedi à dimanche.
Des groupes non identifiés ont déclenché deux incendies et investi une station-service, selon le bureau du haut-commissaire de Nouvelle-Calédonie.
Mais les autorités ont insisté sur le fait que la situation s'améliorait.

« La nuit a été plus calme », a indiqué le commissariat.
Les médias locaux ont rapporté qu'une bibliothèque publique figurait parmi les bâtiments incendiés.
La mairie a indiqué à l'AFP qu'il n'y avait « aucun moyen de confirmer pour l'instant », le « quartier restant inaccessible ».
Touristes piégés
Depuis près d'une semaine, les manifestants ont incendié des véhicules, des magasins, des sites industriels et des bâtiments publics, tandis que les forces indépendantistes ont bloqué l'accès à l'aéroport international de la Tontouta.
Un groupe d'entreprises local a estimé les dégâts, concentrés autour de Nouméa, à plus de 200 millions d'euros.
Des journalistes de l'AFP ont tenté dimanche de rejoindre l'aéroport mais ont été stoppés par des groupes bloquant l'accès à plusieurs endroits.

Les vols à destination et en provenance de l'île principale de Nouvelle-Calédonie ont été annulés depuis le début des troubles, bloquant environ 3 200 voyageurs et coupant la route commerciale.
L'Australie et la Nouvelle-Zélande font partie des pays qui attendent que Paris donne le feu vert pour envoyer des avions pour évacuer les touristes coincés.
A Wellington, le ministre des Affaires étrangères Winston Peters a déclaré dimanche que les forces de défense néo-zélandaises avaient « terminé les préparatifs » des vols destinés à « ramener les Néo-Zélandais en Nouvelle-Calédonie pendant que les services commerciaux ne fonctionnent pas ».
(Avec les fils de presse)