Le président français Emmanuel Macron a déclaré mardi que la reconnaissance d'un Etat palestinien n'était pas un « sujet tabou » mais qu'elle devait intervenir à un « moment utile ».
Le Parlement français a suspendu mardi pour deux semaines un député de gauche après qu'il ait brandi un drapeau palestinien lors d'un débat houleux sur la question de savoir si la France devait reconnaître un Etat palestinien, le président Emmanuel Macron ayant déclaré qu'une telle mesure ne devrait pas être fondée sur « l'émotion ».
Député suspendu
Sébastien Delogu, député du parti La France Insoumise (LFI) de Marseille, dans le sud du pays, s'est levé avec le drapeau lors des questions au gouvernement.

La présidente du Parlement, Yael Braun-Pivet, a dénoncé ce qu'elle a qualifié de comportement inacceptable, et les législateurs ont voté la suspension de Delogu pour deux semaines et la réduction de moitié de son allocation parlementaire pour deux mois.
Delogu a quitté la chambre basse en faisant un signe en V pour la victoire, tandis que les législateurs de droite et centristes applaudissaient aux sanctions contre lui. Certains députés ont échangé des propos passionnés à l'extérieur de l'hémicycle.
Sa suspension est intervenue le jour où l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont officiellement reconnu le statut d’État palestinien dans le cadre d’une décision coordonnée qui a rendu Israël furieux.
Cette décision porte à 145 le nombre des 193 États membres de l’ONU qui ont reconnu un État palestinien.
Mais aucun membre du Groupe des Sept puissances industrielles – y compris la France, la Grande-Bretagne et les États-Unis – ne l’a fait.
Macron avait déclaré en février que la reconnaissance d'un État palestinien n'était plus « tabou ».
« Moment utile »
Mardi, lors d'une visite en Allemagne, il a clarifié ces propos en déclarant : « Je suis tout à fait prêt à reconnaître un Etat palestinien, mais cette reconnaissance doit intervenir à un moment utile ».
« Je ne ferai pas une reconnaissance basée sur l'émotion », a-t-il déclaré.
Mais le Premier ministre Gabriel Attal a esquivé mardi à la chambre basse la question d'un autre député LFI sur la question de savoir si la France rejoindrait bientôt ses alliés européens dans cette démarche.
La dernière guerre à Gaza a déclenché des tensions en France, pays qui compte la plus grande communauté juive après Israël et les États-Unis, ainsi que la plus grande communauté musulmane d'Europe.
La guerre a commencé lorsque le groupe militant palestinien Hamas a attaqué le sud d'Israël le 7 octobre, entraînant la mort de plus de 1 170 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'agence de presse française AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.
Les militants ont également pris 252 otages, dont 121 restent à Gaza, dont 37 sont morts selon l'armée.
L'offensive de représailles d'Israël a tué au moins 36 096 personnes à Gaza, pour la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas.
(avec les fils de presse)