Le ministre de la Culture a déclaré samedi que, dès cet été, un « directeur pour les enfants » sera nécessaire sur chaque plateau de tournage où des mineurs sont impliqués.
« Nous espérons que ce n’est pas une manoeuvre opportuniste », a commenté dimanche 19 mai sur 42mag.fr l’actrice Judith Godrèche suite à la proclamation de la ministre de la Culture. Rachida Dati a déclaré que désormais il sera nécessaire d’avoir un « superviseur pour enfants » sur chaque set de tournage employant des mineurs à partir de cet été. « Cela sera une exigence pour accéder aux aides du Centre national de la cinématographie », a noté la ministre samedi, lors de sa visite au Festival de Cannes.
Cette décision, adoptée en avril par tous les responsables du domaine, avait été sollicitée par Judith Godrèche. En s’exprimant devant le Sénat en février, elle avait plaidé pour « la nomination d’un référent impartial sur les tournages avec des mineurs », indépendant de la production et formé, n’ayant « jamais à laisser seul un enfant sur un set », et intensifier les contrôles, comme ceux appliqués lors des auditions. Cependant, l’actrice et réalisatrice a accueilli cette annonce de la ministre de la Culture avec un sentiment partagé.
Surprise des associations
« Les organisations travaillent sur un cadre pour enfants depuis longtemps et de façon officielle. Ainsi, la ministre devrait en être informée », a-t-elle relevé. Toutefois, « ces organisations sont un peu surprises de ne pas avoir été consultées avant que Rachida Dati ne fasse cette annonce. Par conséquent, on espère qu’il ne s’agit pas d’opportunisme et que ce n’est pas pour apaiser les esprits après les manifestations contre Dominique Boutonnat », le président du CNC.
Entre 100 et 200 personnes, y compris Judith Godrèche, se sont réunies lundi devant le siège du Centre national du cinéma à Paris pour demander le départ de Dominique Boutonnat, qui sera jugé en juin pour agression sexuelle.
Questions sur la nouvelle mesure
Judith Godrèche se demande comment cette nouvelle mesure sera mise en œuvre : « Est-ce que ce représentant sera formé ? Si oui, quel type de formation suivra-t-il ? » L’actrice, devenue un symbole de la lutte contre le sexisme et les violences sexuelles dans le cinéma, « aimerait bien connaître les personnes avec qui elle a discuté » car c’est « un processus qui prend du temps ». « Beaucoup de démarches doivent être entreprises et de dialogues à tenir pour établir cet accompagnement pour enfant », souligne-t-elle.