Dès sa toute première présentation à la télévision en 1962, Françoise Hardy a immédiatement conquis le cœur du public. Très rapidement, l’année suivante, l’industrie du cinéma s’est intéressée à elle et elle a été invitée à jouer dans une dizaine de films.
Le parcours de Françoise Hardy au cinéma est plutôt modeste. La plupart de ses films ont été tournés dans les années 60, et bien qu’elle n’apparaisse jamais en vedette, sa présence a toujours une influence importante sur l’humeur des personnages. Des réalisateurs de renom, comme Roger Vadim, Woody Allen ou Jean-Luc Godard, ont reconnu son influence. La chanteuse française, bien que peu connue pour sa carrière cinématographique, décédée mardi 11 juin à l’âge de 80 ans, a toujours su marquer les esprits.
C’est Jean Gabin qui a donné à Françoise Hardy le surnom de « la discrète », une appellation qui définit parfaitement la façon avec laquelle elle a mené sa carrière, que ce soit dans la musique ou au cinéma. Avec l’essor du mouvement « yéyé » au début des années 60, des artistes tels que Sheila, Johnny Hallyday et Françoise Hardy se sont retrouvés sous les feux des projecteurs cinématographiques.
La mélancolie, un fil conducteur dans ses films et ses chansons
Après avoir fait sensation en 1962 lors d’une brève apparition télévisée où elle interprétait son hit Tous les garçons et les filles, elle se lance dans le cinéma en 1963 avec le film Un château en Suède, adapté par Roger Vadim d’une œuvre de Françoise Sagan. Elle y incarne Ophélie, un personnage qui rappelle la fiancée d’Hamlet dans la pièce de Shakespeare. Ce rôle confirme l’association de l’artiste avec la mélancolie véhiculée par ses chansons, tout en mettant en avant son élégance naturelle et son air légèrement boudeur.
Françoise Hardy a ensuite fait des apparitions secondaires dans une production danoise (Snip, snap, snude – en omvendt historie, 1964) et italienne (Altissima pressione, 1965), avant de jouer un rôle mineur non crédité dans Quoi de neuf, Pussycat ? de Clive Donner, écrit par Woody Allen en 1966. La même année, on la retrouve dans Grand Prix, un film de John Frankenheimer, dans un rôle secondaire au sein de l’univers de la Formule 1, aux côtés de James Garner, Eva Marie Saint et Yves Montand.
Une relation ambiguë avec le cinéma
Il est à noter qu’en général, Françoise Hardy ne joue pas le rôle d’une chanteuse dans ses films, elle est souvent présente en tant qu’actrice. Elle a notamment joué le second rôle dans Une balle au cœur, un policier de Jean-Daniel Pollet sorti en 1966, aujourd’hui tombé dans l’oubli. D’ailleurs, la chanteuse n’a jamais vraiment montré un intérêt particulier pour le cinéma, malgré une présence constante à l’écran, avec quatre films à son actif rien qu’en 1966. Le dernier film de cette série est Masculin féminin de Jean-Luc Godard, où elle incarne la compagne d’un officier américain, aux côtés de Jean-Pierre Léaud, Chantal Goya et Marlène Jobert.
Après avoir joué dans une petite comédie musicale à la télévision, L’homme qui venait du Cher, avec Eddy Mitchell et Antoine, Françoise Hardy fait une apparition en tant que chanteuse dans Si c’était à refaire de Claude Lelouch en 1976. Depuis, la carrière d’actrice de Françoise Hardy a pratiquement cessé, en partie car elle n’a jamais vraiment cherché à la poursuivre. On la voit une dernière fois dans Haut les filles, un documentaire de François Armanet sur le rock et la pop française, où elle a évidemment toute sa place.