Sept collaboratrices de Bruno Barde ont livré leurs témoignages à son encontre dans le cadre d’une investigation diffusée mercredi par Mediapart.
Bruno Barde a été « relâché » de son rôle de directeur du Festival du film américain de Deauville (Calvados), a annoncé jeudi 13 juin le groupe Hopscotch, qui supervise l’événement. Il est visé par des allégations de harcèlement et d’agressions sexuelles de la part de sept collaboratrices, pour des événements qui se seraient passés entre 2014 et 2023, selon une investigation de Mediapart publiée mercredi.
Le groupe de communication Hopscotch a indiqué à l’AFP accorder « une grande importance à ces témoignages » contre le directeur général de sa filiale Public Système Cinéma, qui entre autres, organise des festivals. Il soutient qu’« aucune alerte » n’avait « été émise ni par les équipes des ressources humaines du groupe ni par les référents en matière de harcèlement ».
Directeur des festivals de Reims et Gérardmer aussi
Bruno Barde « a été officiellement exempté de tâches le temps de mener les investigations nécessaires », précise Hopscotch, qui garantit qu’il ne sera pas directeur de l’édition de cette année du Festival du film américain de Deauville, qui célèbre son 50e anniversaire. Il occupe également des postes de direction au Festival international du film fantastique de Gérardmer (Vosges) et au Festival du film policier de Reims (Marne), dont les éditions 2024 se sont déjà déroulées.
Hopscotch révèle qu’elle a décidé de « engager une entité indépendante afin d’instaurer un système d’écoute et de soutien pour les collaborateurs ». Une nouvelle gouvernance de Public Système Cinéma « a été décidée et sera dévoilée prochainement. »
Les sept femmes qui se sont confiées anonymement à l’enquête de Mediapart racontent avoir subi des commentaires sexistes, une proposition de baignade avec massage et des gestes qui ressemblent à des agressions sexuelles, incluant une tentative de baiser une collaboratrice ou de glisser une main sous le t-shirt d’une autre femme sans son accord.
« Certes, je suis un passionné, un esthète et peut-être que je complimente trop facilement, mais je n’ai jamais tenu de propos à caractère sexuel, ni eu le moindre comportement ou incitation à connotation sexuelle ou sexiste envers mes collaboratrices », a répliqué Bruno Barde auprès de Mediapart. « Et, si certaines ont pu se sentir blessées, je leur présente mes excuses les plus sincères », a-t-il ajouté.