Dans son septième film, Jean-François Laguionie explore avec douceur les mémoires de son adolescence.
Participation à la 48e édition du Festival international du film d’animation d’Annecy
Dans le cadre de la 48ème édition du Festival international du film d’animation d’Annecy, est en compétition officielle le film Slocum et moi, qui avait été préalablement présenté lors du Festival de Cannes en mai. Cette participation aligne avec la trajectoire professionnelle de Jean-François Laguionie, qui avait décroché le Grand Prix à Annecy en 1965 et la Palme d’or du court métrage à Cannes en 1978. Dans son plus récent film, le réalisateur de 84 ans, véritable icône du cinéma d’animation en France, nous dévoile un récit intime, une sorte de documentaire miniature de sa vie. Ce récit met en lumière l’ensemble de son travail et ouvre la porte à la rêverie. Le film est attendu en sortie pour le 29 janvier 2025.
Un récit inspiré
Synopsis du film : François, un jeune garçon de 11 ans, vit avec ses parents dans une maison de banlieue les longs des bords de Marne. Il mène une vie solitaire au sein d’une famille aimante mais peu communicative. Sa vie tranquille bascule le jour où il tombe sur des plans de bateau sur le bureau de son père. Cela marque le début de la construction d’une réplique du voilier de Joshua Slocum, le premier homme à avoir réalisé un tour du monde en solo. Cette étonnante entreprise devient rapidement le centre de la vie familiale, apportant un vent de rêve à leur quotidien.
Un retour dans la France et l’enfance des années 1950
L’histoire de Slocum et moi se déroule quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale, quand les rationnements sont toujours d’actualité et les paysages défilent derrière les fenêtres des Citroën 2CV. Les chansons de bal musettes, le catalogue Manufrance… Jean François Laguionie recrée avec soin l’ambiance de l’époque sans verser dans la mélancolie.
Le climat familial est également très représentatif de cette époque. Les dialogues sont rare car, comme le réalisateur le souligne, « À l’époque, on ne parlait pas aux enfants ». Cependant, loin d’être un film silencieux, c’est la voix de François qui se fait entendre tout au long du film, grâce à une narration en off très touchante. François, du haut de ses 11 ans, décrit son quotidien avec humour, parle de ses premiers amours, mais surtout porte un regard enfantin sur sa vie familiale. Le film explore tout spécialement le thème de la paternité. C’est donc un récit portant sur la relation entre père et mer.
Des Voyages immobiles
Construit dans le petit jardin d’une maison de la banlieue, le bateau éveille l’imagination de chaque membre de la famille. François se passionne pour l’univers maritime. Il dévore les livres de Joshua Slocum, dont certain passages sont retranscrits dans le film, créant ainsi une possibilité d’évasion vers la mer. L’idée d’un futur voyage stimule le rêve et nourrit l’inspiration de François qui dessine des centaines de bateaux. Encore aujourd’hui, 70 ans plus tard, ne continue-t-il pas à le faire ?
Le film n’est pas tant une grande aventure qu’un parcours initiatique qui, en racontant les origines de la passion pour la mer de Jean-François Laguionie, met en lumière le reste de son œuvre. C’est un hommage à l’enfance et un clin d’œil à la famille mais c’est aussi un éloge de la patience, où le voyage est plus important que la destination. L’artisanat y est également mis en avant, ce qui est au cœur du travail du réalisateur dont les films, bien qu’ils fassent appel à certaines technologies, gardent l’empreinte du dessin fait main.
Informations sur le film
Genre : Animation, Famille
Réalisateur : Jean-François Laguionie
Pays : France
Durée : 1h15
Interprètes : Elias Hauter, Grégory Gadebois, Coraly Zahonero
Sortie : 29 janvier 2025
Distributé par : Gebeka Films
Public : À partir de 8 ans
Synopsis : Dans les années 50, François, un jeune garçon de 11 ans, vivant aux bords de Marne, est intrigué de voir que ses parents commencent à construire un bateau dans leur petit jardin. Il s’agit en effet d’une réplique du voilier du célèbre marin Joshua Slocum.