Participant au concours du Festival international du film d’Annecy, « Flow » a gagné le Prix du Jury et le Prix du Public, devenant de la sorte le film le plus récompensé à cette soixante-deuxième édition. Ce long-métrage avait aussi été exposé à Cannes dans la section Un Certain Regard.
Au cours de l’année 2019, le monde de l’animation a été ébahit par la performance de Gints Zilbalodis lorsqu’il a présenté son premier long-métrage, Ailleurs, lors du Festival d’Annecy. Gints Zilbalodis a reçu le Prix Contrechamp grâce à ce film qu’il a réalisé seul, avec son ordinateur comme seul outil.
Cinq années après, le réalisateur fait son retour au Festival d’Annecy grâce à son film Flow, en compétition officielle. Pour ce film, une grande équipe a été constituée et le résultat est un visuel unique, symbiose entre l’animation et la cinématique des jeux vidéo.
Dans Flow, Le protagoniste est un chat noir qui passe ses journées dans une demeure délaissée, entre chasse et toilettage, dans une exubérante nature. Il est entouré de chiens, lapins, cerfs. Une vague submerge progressivement ses terres, bouleversant sa vie. Pour survivre, il se réfugie dans une embarcation où réside déjà un capybara. Ils sont bientôt rejoints par un labrador vivace, un lémurien kleptomane et un héron rejeté par ses pairs.
Une embarcation sans Noé
L’histoire de ce long-métrage de survie est imprégnée de la narration biblique du déluge. Une vague, une embarcation comme seule échappatoire… Les ingrédients de base y sont, malgré une différenciation marquée dès le départ du récit.
Les structures humaines, malgré leur présence qui offre des décors tridimensionnels magnifiques, sont absentes du monde de Flow. Donc, nul besoin de l’aide de Noé ici. Les animaux parviennent à organiser leur propre survie.
Dans ce monde régenté par les animaux, le film ne comporte aucune conversation. Le chat noir fascine évidemment le public, bien que son caractère soit bien distinct des félins caractéristiques du monde de l’animation, en particulier celui de l’animation japonaise. Tous les animaux de ce film agissent comme leur nature le dicte. Le chat miaule et s’effraye, le chien aboie et remue la queue. Leurs mouvements, les bruits qu’ils font créent un hyperréalisme rare qui surprend et permet de s’immerger dans cette histoire apocalyptique.
Ecologie et Fraternité
Construit autour d’un cataclysme, Flow, soulève la question des inondations comme suite à une longue série de catastrophes climatiques à travers l’absence totale d’humains. Sans jamais en illustrer les causes – le film suit l’odyssée des animaux uniquement par le biais de leur vision – Gints Zilbalodis établit un arrière-plan qui reflète les préoccupations contemporaines, en confiant la nature à des espèces domestiquées ou sous-estimées par l’humanité.
Flow n’explore pas seulement une vie sans hommes, mais aussi la possibilité d’une entraide animale. Le film frappe par sa technique, tout en émouvant. Sans même un dialogue, le réalisateur dépeint l’évolution des relations entre espèces. L’entraide et la camaraderie s’installent, les différences ne sont plus opportunistes, mais profitent à la collectivité. Ainsi, nous avons là une leçon primordiale de cohabitation.
Fiche technique
Genre: Animation
Réalisateur : Gints Zilbalodis
Pays : Belgique, France, Lettonie
Durée : 1h25
Sortie : 30 octobre 2024
Distribution : UFO Distribution
Synopsis : Un chat se réveille dans un environnement submergé par l’eau où toute vie humaine semble avoir disparu. Il trouve un abri sur un bateau avec un groupement d’autres animaux. Cependant, cohabiter avec eux s’avère être un défi difficile, encore plus grand que de vaincre sa peur de l’eau! Ainsi, tous devront apprendre à surpasser leurs différences et s’adapter au nouveau monde qui leur est imposé.