La question de l’intelligence artificielle crée du débat dans le domaine du film d’animation. Dimanche marque le début du festival d’Annecy, et selon son directeur artistique, il était inévitable de ne pas aborder cette thématique.
La 48ème édition du célèbre festival du film d’animation d’Annecy se déroule du dimanche 9 juin au samedi 15 juin. En cette occasion, des personnalités éminentes comme Terry Gilliam et Wes Anderson font figure de tête d’affiche. Le festival met aussi à l’honneur le tout nouveau film Pixar, Vice Versa 2, qui sera présenté en première mondiale. Par ailleurs, une thématique actuelle et préoccupante a sa place au cœur de l’événement : l’intelligence artificielle (IA).
L’IA au cœur du festival
Pas moins de huit films, pour la plupart de courts métrages, ainsi qu’un long métrage, se distinguent dans la sélection officielle pour leur utilisation de l’intelligence artificielle. Cette décision suscite des avis partagés parmi les participants. Pour Marcel Jean, le directeur artistique de l’événement, c’est une manière d’accompagner les changements en cours et de susciter des discussions : « Il est de mon devoir d’extraire l’essence de l’ensemble de la production et de la création d’animation. L’intelligence artificielle gagne en importance au sein de cet ensemble, si bien qu’elle se hisse jusqu’à la sélection finale ». Il ajoute que « le rôle joué par l’IA ne cesse de grandir. La programmation [du festival] évoque ce phénomène ».
Deux conceptions de l’IA entrent en collision
Plus largement, au-delà du contexte propre au festival d’Annecy, deux conceptions dominantes de l’IA coexistent. D’un côté, se trouvent les artisans et doubleurs qui craignent que l’IA ne finisse par les supplanter dans un futur proche ou lointain. C’est une des raisons qui a déclenché la longue grève des scénaristes à Hollywood. De l’autre côté, certains perçoivent l’IA comme un outil pratique à manier avec précaution, sous l’égide d’un contrôle humain permanent.
Marcel Jean soulève des préoccupations éthiques et législatives : « L’IA nous confronte à une multitude de défis d’ordre éthique et juridique. »
Selon Marcel Jean, ces deux visions vont se rencontrer lors du festival d’Annecy : « C’est notre vocation d’être un lieu propice aux débats, à la réflexion, un lieu où l’on tente d’entrevoir l’avenir ou de mettre en lumière les défis de notre époque. L’IA nous confronte à une multitude de défis d’ordre éthique et juridique. Nous sommes peut-être en train de nous tenir face au défi technologique le plus grand au sein du milieu de l’animation cinématographique. » Pour discuter de ce challenge, un débat intitulé « L’intelligence artificielle: entre rêves et réalité » est prévu le mercredi 12 juin lors du festival d’Annecy.