Le parti de droite Les Républicains (LR) a voté en faveur de la destitution de son leader Eric Ciotti après avoir promis une alliance électorale avec le Rassemblement national (RN) d'extrême droite avant les élections législatives anticipées de fin juin. Alors que le RN a affiché des résultats historiquement solides lors des sondages européens de la semaine dernière, la droite traditionnelle a vu sa base électorale décimée.
En France, les partis politiques se bousculent après la décision surprise du président Emmanuel Macron de dissoudre le Parlement et de convoquer de nouvelles élections.
Ciotti a créé une fracture au sein de LR après avoir appelé à une alliance électorale avec le RN, dans laquelle il a déclaré que les partis se soutiendraient mutuellement.
La commission politique de LR a voté mercredi à l'unanimité la destitution de Ciotti comme président, affirmant que le parti présenterait des candidats indépendants aux élections législatives du 30 juin et du 7 juillet.
Mais Ciotti insiste sur le fait qu'il est toujours aux commandes, écrivant sur X que la décision du comité était « une violation flagrante de nos statuts » et qu'elle était illégale et nulle.
Des divisions généralisées
Le parti Les Républicains – dont la lignée remonte à Charles De Gaulle et qui a porté au pouvoir les présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy – est en difficulté depuis 2017, lorsque Macron a été élu et a attiré des transfuges vers son alliance centriste.
La montée du RN a continué de pousser le parti vers la droite.
LR a eu du mal à rester indépendant. Parfois, il s’allie au gouvernement Macron, qui n’a pas de majorité parlementaire depuis 2022, et parfois il menace de censurer des motions.
Les élections anticipées et le succès du RN ont également créé des divisions à l’extrême droite.
Eric Zemmour, leader du petit parti d'extrême droite Reconquête, qui a remporté près de 5,5 pour cent des voix dans les sondages européens, a expulsé Marion Maréchal, la nièce de la figure clé du RN Marine Le Pen.
Maréchal avait auparavant appelé ses partisans à soutenir les candidats à l'alliance proposée par Ciotti et le RN.
Maréchal a rejeté ce qu'elle a appelé « le principe des candidatures qui divisent » et a exhorté la droite à « ne pas manquer cette opportunité historique sans précédent » de mettre l'extrême droite au pouvoir en France.
Ses propos ont été salués par le leader du RN Jordan Bardella.
(avec fils de presse)