La campagne pour les élections législatives de l'Union européenne est entrée dans sa phase finale, à la suite d'un débat télévisé qui a réuni les principaux prétendants français avant le vote transnational de ce week-end.
Diffusé en direct sur France 2 et France Inter ce mardi, le débat a donné aux candidats une dernière chance de dialoguer avec les Français et aux prétendants d'avoir un impact positif sur les sondages.
Alors qu'il ne reste que trois jours pour faire campagne, les favoris intensifient leurs efforts sur le terrain et dans les médias, dans l'espoir de faire la différence avant les élections de dimanche.
Jordan Bardella (Rassemblement national), Valérie Hayer (Renaissance), Raphaël Glucksmann (Parti socialiste), François-Xavier Bellamy (Républicains), Manon Aubry (La France insoumise), Marie Toussaint (Verts français), Marion Maréchal (Reconquête) et Léon Deffontaines (Parti communiste) ont tous fait un dernier effort pour faire passer leurs messages respectifs à l'électorat et laisser leur marque avant le vote transnational.
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– Wecast MÉDIA (@Wecastmedia) 4 juin 2024
La migration domine le débat
Les candidats ont longuement débattu des politiques migratoires européennes. Jordan Bardella, d'extrême droite, a pris l'offensive sur le sujet, qualifiant plusieurs autres favoris d' »immigrationnistes » (pro-immigration). En retour, il a été qualifié de « fasciste » par la candidate des Verts Marie Toussaint.
Sans surprise, sur la question de la migration, la division gauche-droite à travers le spectre politique français est apparue au premier plan, les candidats de gauche étant unis.
Raphaël Glucksmann a dénoncé l'absence d'une politique migratoire européenne globale et a exprimé sa volonté de développer des voies légales de migration « afin que nous puissions avoir un afflux contrôlé et maîtrisé de travailleurs qui peuvent ensuite partir ».
Le candidat socialiste bénéficie d'une dynamique positive dans les sondages, qu'il espère maintenir lors du dernier tour avant le vote de dimanche.
Quant au candidat conservateur François-Xavier Bellamy, il a tenté de se distinguer en réaffirmant sa volonté de construire des murs à certaines frontières européennes.
« La raison pour laquelle des gens meurent en Méditerranée n'est pas que l'Europe a des frontières, c'est que l'Europe n'a plus de frontières », a-t-il insisté, soulignant son travail sur les questions migratoires au Parlement européen.
L'Ukraine à l'ordre du jour
L'Ukraine était également au centre du débat de mardi, donnant lieu à un échange de vues houleux entre Bardella et Glucksmann.
Le leader socialiste a reproché à son adversaire d'extrême droite d'avoir dans son rôle électoral « le petit télégraphiste du Kremlin », en référence à l'eurodéputé Thierry Mariani – connu pour ses positions pro-russes et accusant le Rassemblement national d'avoir applaudi l'annexion de la Russie par la Russie. Crimée en 2014.
Bardella a répliqué : « Je ne suis pas favorable à ce que la France devienne cobelligérante… La guerre est une affaire sérieuse ».
#EUROPEENNES 🔴🗣 Le Premier ministre Gabriel Attal fait irruption dans l'auditorium de la Maison de la radio, pour défendre la candidature de Valérie Hayer. « Il faut se mobiliser pour les listes qui sont pro-européennes », plaide-t-il. pic.twitter.com/B8tpjjPbwT
-franceinfo (@franceinfo) 3 juin 2024
Pour Valérie Hayer, l'objectif de la soirée en tant que candidate de la Renaissance était de faire entendre sa voix.
Reléguée au second plan par l'omniprésence du Premier ministre Gabriel Attal – accusé de lui avoir volé la vedette en interrompant une interview à 42mag.fr cette semaine – et du président Macron dans sa campagne, Hayer a d'emblée attaqué l'éclipse.
« Je n'ai pas besoin de commentateurs ou d'opposants pour parler à ma place », a-t-elle déclaré, avant d'ajouter : « Les punchlines, ce n'est pas mon truc ».
Elle a souligné sur la défensive son sérieux en tant qu'eurodéputée française « la plus influente » à Strasbourg, selon une agence de sondage européenne.
Loin devant tous ses adversaires en termes d'intentions de vote, Jordan Bardella était la cible de tous ses concurrents.
Cependant, l'objectif de Bardella lors du débat de mardi était de ne pas prendre de risques et de sortir du débat télévisé sans nuire à sa position de favori.
La campagne prendra officiellement fin vendredi 7 juin à 23h59 avec un moratoire médiatique sur les commentaires politiques en vigueur jusqu'au 9 juin, jour du vote en France.