Les séparatistes de Nouvelle-Calédonie, territoire français d'outre-mer du Pacifique, ont renouvelé la pression sur Paris pour qu'il abandonne un projet de réforme du vote qui a déclenché des semaines de troubles meurtriers.
Le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), du nom des peuples indigènes qui craignent d'être marginalisés par les changements, a déclaré que le président Emmanuel Macron devrait « être clair dans ses propos en déclarant clairement qu'il (…) abandonnera la réforme constitutionnelle », qui a été adoptée. doit encore être approuvé par les deux chambres du Parlement français.
Le comité politique du FLNKS a déclaré à Macron dans une lettre ouverte publiée ce lundi : « Une telle annonce permettrait (…) d'apaiser les tensions actuelles afin de reprendre les discussions sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie ».
Le gouvernement français envisage d'ouvrir les listes électorales de l'archipel, gelées depuis 1998, aux arrivées les plus récentes et qui y résident depuis au moins 10 ans.
Les Kanaks craignent que ce changement n'écrase leurs ambitions d'indépendance en les laissant en minorité permanente sur un territoire de 270 000 habitants.
– Cpc Flnks Pt (@cpcflnkspt) 3 juin 2024
Des émeutes meurtrières
La colère suscitée par ces projets s'est traduite par deux semaines d'émeutes et d'érection de barricades qui ont isolé de nombreux quartiers et bloqué les routes principales.
Les récents affrontements ont coûté la vie à sept personnes, fait des centaines de blessés et causé environ un milliard d'euros de dégâts.
Lors d'une brève visite en Nouvelle-Calédonie le 23 mai, Macron a déclaré qu'il ne voulait pas « faire passer la réforme par la force » – tout en promettant qu'il ne « ferait pas marche arrière ».
« Sur le terrain, ces propos continuent malheureusement de ne pas être compris », a déclaré le FLNKS.
« Cette incompréhension pose une réelle difficulté et empêche nos militants d'entendre l'appel au calme et à l'apaisement des tensions », ajoute-t-il.
Les autorités françaises insistent sur le fait que la capitale Nouméa est de nouveau sous leur contrôle, même si les barricades perdurent et que les manifestants indépendantistes sont déterminés à rester dans les rues.
L'aéroport international de Nouméa reste fermé, tandis qu'un couvre-feu nocturne reste en vigueur dans toute la Nouvelle-Calédonie jusqu'au 10 juin au moins.