Le président Emmanuel Macron a appelé mardi les habitants du territoire français du Pacifique de Nouvelle-Calédonie à démanteler les barricades après des semaines de troubles, ajoutant que la situation restait « inacceptable ».
Dans un appel public, Macron a appelé à « la levée ferme et définitive de tous les blocus » et à « la condamnation de la violence ».
La Nouvelle-Calédonie, située entre l’Australie et les Fidji, est gouvernée depuis Paris depuis le XIXe siècle, mais de nombreux Kanaks autochtones souhaitent une plus grande autonomie ou indépendance.
Des émeutes ont éclaté à la mi-mai après que la colère suscitée par la réforme du vote se soit transformée en semaines de manifestations meurtrières.
Les autorités françaises insistent sur le fait que Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie, est de nouveau sous leur contrôle, même si les barricades demeurent et que les manifestants indépendantistes se sont déclarés déterminés à rester dans les rues.
Signe d’un lent retour à la normale après cinq semaines de troubles, les écoles ont rouvert lundi, tout comme l’aéroport international de Nouméa.
La semaine dernière, Macron a annoncé que la réforme controversée du vote serait « suspendue » à la lumière des prochaines élections parlementaires anticipées en France.
Dialogue, patience
Dans la lettre publiée par les médias locaux de Nouvelle-Calédonie, Macron appelle au dialogue et à la patience.
« Il faut toujours plus de temps pour construire que pour détruire », écrit-il.
Le président français a déclaré que la situation « reste inacceptable et que ceux qui l’ont encouragée devront répondre de leurs actes ».
Les mouvements indépendantistes calédoniens considéraient déjà la réforme comme morte étant donné l’appel de Macron à des élections anticipées.
Macron a convoqué des élections législatives anticipées trois ans plus tôt dans un pari dramatique visant à bouleverser la politique en France après que l’extrême droite ait battu son camp centriste aux élections européennes.
Alors que le premier tour des élections législatives doit avoir lieu le 30 juin, les sondages ont souligné les craintes que son alliance ne soit écrasée par de nouvelles coalitions de gauche et de droite.