Le président français Emmanuel Macron recevra vendredi à Paris le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky pour des entretiens sur les besoins de la nation en temps de guerre. Avant la réunion, Macron a déclaré jeudi aux chaînes de télévision que la France prévoyait de fournir des avions de guerre Mirage 2000 et une formation à l'Ukraine.
« Alors que les frappes russes s'intensifient sur la ligne de front et contre les infrastructures énergétiques, les deux présidents discuteront de la situation sur le terrain », a indiqué le palais présidentiel en début de semaine.
La rencontre entre les deux dirigeants a lieu jeudi après les commémorations du jour J.
Dans une interview télévisée jeudi soir, Macron a déclaré que la France allait transférer des avions de combat Mirage-2000 en Ukraine et former ses pilotes ukrainiens dans le cadre d'une nouvelle coopération militaire avec Kiev.
Il n'a pas précisé combien de Mirages France allait fournir, dans quel délai ni selon quelles conditions financières.
Le président ukrainien, qui sera accueilli vendredi matin par le ministre français des Armées Sébastien Lecornu avec les honneurs militaires, visitera ensuite un site du groupe d'armement franco-allemand KNDS près de Paris.
Le groupe de défense fabrique des canons d'artillerie utilisés en Ukraine.

Zelensky prononcera également un discours à l'Assemblée nationale française et rencontrera la présidente de la chambre basse Yael Braun-Pivet, qui s'est rendue en Ukraine en mars.
La nouvelle de son discours a été critiquée par l'opposition, le leader parlementaire des Républicains de droite, Olivier Marleix, ayant déclaré qu'il était « inapproprié » d'inviter Zelensky à prendre la parole quelques jours seulement avant la tenue des prochaines élections européennes en France.
Braun-Pivet a déclaré que la visite de Zelensky était programmée pour le 80e anniversaire du débarquement du 6 juin.
Cela fait suite au voyage du président ukrainien en France le 16 février, au cours duquel lui et Macron ont signé un accord bilatéral de coopération en matière de sécurité.
Matériel militaire
L'accord France-Ukraine stipule que « dans le cas d'une future attaque armée russe contre l'Ukraine », la France pourra « fournir à l'Ukraine une assistance en matière de sécurité rapide et soutenue, ainsi que des équipements militaires modernes dans tous les domaines, si nécessaire ».
La France a fourni à l’Ukraine quelque 1,7 milliard d’euros d’aide militaire en 2022 et 2,1 milliards d’euros en 2023. Cette année, selon l’accord, ce chiffre atteindra jusqu’à 3 milliards d’euros de soutien supplémentaire.
Selon un communiqué du ministère français de la Défense, la France a livré quelque 2,8 millions d'obus d'artillerie à l'Ukraine entre le 24 février 2022 – début de l'invasion russe – et le 31 décembre 2023.
Elle a également fourni du matériel, notamment des systèmes antichar, des armes d'artillerie, des lance-roquettes, des mortiers, des véhicules de transport de troupes armés, des camions, des bateaux pneumatiques, des casques et des blindages pare-balles.

Peu de temps après la dernière visite de Zelensky, la France a accueilli une conférence sur le soutien à l'Ukraine, à la suite de laquelle Macron a annoncé des mesures visant à fournir davantage d'armes à Kiev.
Par ailleurs, le président français n’a pas exclu d’envoyer des soldats en Ukraine, suscitant une polémique parmi ses alliés.
Le mois dernier, le chef de l'armée ukrainienne Alexandre Syrsky a déclaré que des instructeurs militaires français arriveraient « bientôt » en Ukraine, mais a déclaré plus tard que Kiev était simplement engagée dans des « pourparlers » avec la France et d'autres alliés sur la question.
Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a averti que les instructeurs militaires français entraînant des soldats en Ukraine constitueraient une « cible légitime » pour les frappes russes.
(avec fils de presse)