En 1974, Edgardo Cozarinsky a pris la décision de partir de l’Argentine, pour ensuite y faire son retour en 1989.
Triste nouvelle du monde littéraire et cinématographique
Edgardo Cozarinsky, l’éminent écrivain, scénariste et metteur en scène argentin, nous a quittés. Il est décédé le dimanche 2 juin dans sa ville natale de Buenos Aires, à l’âge de 85 ans, selon une annonce officielle des instances culturelles de l’Argentine le lundi suivant. Leonardo Cifelli, le Secrétaire à la Culture de l’Argentine, a partagé la nouvelle en rendant un vibrant hommage à Cozarinsky. Il a écrit que nous avons perdu « un pilier fondamental de notre patrimoine culturel, doté d’une perspicacité remarquable et d’un don précieux pour l’art. Il a offert aux Argentins un rôle significatif dans le domaine du cinéma et de la littérature à portée internationale ».
Né à Buenos Aires en 1939, Cozarinsky a passé une partie de sa jeunesse aux côtés d’écrivains argentins renommés comme Silvina Ocampo et Adolfo Bioy Casares. De plus, il a fréquenté le grand Jorge Luis Borges. Au cours de sa carrière, il a signé une vingtaine de publications, passant des romans aux essais, parfois en mélangeant les deux formats, sans oublier les contes.
« Un écrivain, un cinéaste, un dramaturge, un acteur, un milonguero »
Cozarinsky a quitté l’Argentine en 1974 face à l’instabilité politique du pays pour s’établir à Paris. Il y est resté jusqu’en 1989, période durant laquelle il a gagné ses galons dans les industries cinématographiques et télévisuelles. Il est particulièrement connu pour ses documentaires sur divers artistes ou écrivains (Stefan Zweig, Jean Cocteau) et certains auteurs renommés à travers l’Histoire (La guerre d’un seul homme, 1982). Cozarinsky réalise également plusieurs films de fiction, où il peint, parfois de manière doloriste, plusieurs aspects de l’Argentine d’autrefois et d’aujourd’hui, comme le soulignent ses films Guerriers et captives (1990) et Ronde de nuit (2005).
De retour en Argentine depuis plusieurs années, Cozarinsky était devenu un véritable passionné du tango, genre musical revenu en visibilité. Il a consacré un ouvrage de chroniques et contes sur ce thème (Milongas, 2007), ainsi qu’un documentaire intitulé Tango Désir.
En souvenir de Cozarinsky, le romancier et poète argentin Pedro Mairal a déclaré le lundi 3 juin : « Avec lui, plusieurs personnes nous quittent : l’écrivain, le cinéaste, le dramaturge, l’acteur et le milonguero » (un danseur de tango, précise-t-il, pour ceux qui ne sont pas familiers avec le terme).