Dans l’œuvre d’Alexandre Dumas, « Le Comte de Monte-Cristo », le protagoniste parvient à s’échapper de cette fameuse forteresse se trouvant à la périphérie de la rade de Marseille. L’intérêt croissant provoqué par l’adaptation cinématographique pourrait encore augmenter la fascination des visiteurs, déjà très nombreux, qui affluent pour explorer ce vieux lieu de détention.
Alors que le film d’aventure intitulé Le Comte de Monte-Cristo a déjà attiré 2,5 millions de spectateurs depuis sa sortie en salle il y a deux semaines, les ventes du roman connaissent également une hausse notable en librairie, 200 ans après sa première publication. En plus de ce succès en salle et en librairie, le célèbre ouvrage d’Alexandre Dumas suscite aussi un regain d’intérêt touristique pour l’île du château d’If, située dans la rade de Marseille. Ce site emblématique, qui attire 100 000 visiteurs par an, est connu pour avoir servi de cadre à l’incarcération du comte de Monte-Cristo avant sa spectaculaire évasion par la mer.
Le protagoniste du roman d’Alexandre Dumas s’anime ici, derrière ces murailles posées sur des rochers escarpés et battues par les vagues, dans cette forteresse qui a fonctionné comme prison pour les opposants politiques pendant près de 400 ans. « C’est un château miniature, cependant renommé mondialement, » précise Armelle Baduel, administratrice du château d’If pour le Centre des monuments nationaux. « Le rez-de-chaussée du château est dédié à Alexandre Dumas, car les visiteurs viennent essentiellement pour découvrir ‘le château de Monte-Cristo’. »
Près de la cour principale, une pancarte signale la cellule d’Edmond Dantès, le comte de Monte-Cristo, où il aurait passé 14 ans selon l’histoire. En réalité, la forteresse abritait principalement des cellules collectives, où les détenus étaient souvent entassés par dizaines. Cette cellule spécifique a été créée de toutes pièces par les gardiens au début du XXe siècle, après la publication du roman de Dumas, y compris un faux trou par lequel le personnage de Dantès communiquait avec son compagnon de captivité, l’abbé Faria.
Mythe et Réalité
« Les gens viennent du monde entier pour voir ce trou entre deux cellules, » continue Armelle Baduel. « Des cellules très austères, humides. Les visiteurs oublient parfois qu’il s’agit d’une fiction et nous demandent où se trouve la cellule d’Edmond Dantès et comment il a réussi à s’échapper. Oui, ce n’était pas réel, mais nous, au ministère de la Culture, nous avons décidé de la laisser. »
« C’est tout de même un monument qui attire plus de 100 000 visiteurs par an, en quête de l’émotion éprouvée en lisant ou en regardant le ‘Comte de Monte-Cristo’. »
Armelle Baduel, administratrice du château d’Ifsur 42mag.fr
Selon l’administratrice du château, le génie d’Alexandre Dumas réside justement dans sa capacité à confondre mythe et réalité par une multitude de détails dans ses œuvres, séduisant des lecteurs du monde entier.
« J’adore l’histoire du Comte de Monte-Cristo, » déclare Marysa, une touriste venue du Brésil. Elle raconte que son père lui a offert Le Comte de Monte-Cristo comme premier livre à l’âge de huit ans, et être dans ce château est une expérience chargée d’émotions pour elle. « C’est comme faire partie de l’histoire, » ajoute-t-elle. La nouvelle adaptation cinématographique pourrait attirer encore plus de visiteurs sur les lieux, bien qu’aucune scène du film n’ait été tournée au château d’If.