Selon le député socialiste, « sans accord trouvé, la stabilité du gouvernement restera incertaine » et à terme « cela conduira à une crise qui pourrait se solder par la démission du président de la République ».
« Le Nouveau Front populaire n’a pas la majorité absolue, ce qui l’oblige à prôner le dialogue et l’ouverture », explique Emmanuel Grégoire, député socialiste et conseiller de Paris, invité le lundi 29 juillet sur franceinfo. Il précise que cette coalition « doit créer les conditions pour mener une politique à long terme avec une stabilité gouvernementale, évitant ainsi d’être renversée par une motion de censure », et pour cela, elle doit « dialoguer avec les groupes parlementaires, à l’exception du Rassemblement national ».
Ancien premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire détaille les priorités du Nouveau Front populaire, coalition de gauche arrivée en tête : « Le plan consiste en des échanges approfondis pour élaborer un programme de gouvernement qui sera dévoilé, je suppose, d’ici la fin août, tout en maintenant des discussions ouvertes à l’exception du Rassemblement national. » Il insiste : « Sans compromis, la stabilité gouvernementale sera impossible. Et sans cette stabilité, nous ferons face à une crise pouvant mener à une démission du président de la République », avertit le député socialiste de Paris.
Emmanuel Grégoire soutient la candidature de Lucie Castets, choisie par le NFP pour le poste de Premier ministre, qu’il décrit comme « faisant l’unanimité ». Il considère cette nomination comme un « point d’équilibre respectueux des différentes composantes de l’alliance de gauche ». « Ce front rassemble La France insoumise, les communistes, les écologistes, et les socialistes, mais aussi de nombreux individus qui ne s’associent à aucun parti », précise-t-il.
« Il n’y a pas de soumission à La France insoumise »
Il critique notamment certaines « voix au sein du NFP » telles que celle de Jean-Luc Mélenchon qui « ont parfois exprimé des points de vue ne correspondant pas à l’intérêt du Nouveau Front populaire ». « Si seule sa voix était entendue, ce serait un déséquilibre problématique », affirme le nouveau député de Paris.
Emmanuel Grégoire désapprouve également les déclarations de l’insoumis Thomas Portes, qui avait jugé que les athlètes israéliens n’étaient « pas les bienvenus aux Jeux olympiques ». Il qualifie ces propos de « déclarations stupides et inutiles » n’engageant en rien le programme d’action pour la France. Il ajoute que « ce qui est crucial, c’est que ces excès cessent de se reproduire régulièrement ».
Il poursuit en expliquant que « ces excès servent souvent à gagner en visibilité médiatique ». Affirmant que les élus de La France insoumise n’appartiennent pas à sa « famille », il précise : « dans cet accord appelé le Nouveau Front populaire, nous devons être clairs : il n’y a aucune soumission à La France insoumise ». Il souligne que « la gauche représente une diversité d’engagements et de convictions » et que le NFP est « une synthèse permettant de gouverner le pays », conclut l’ex-Premier adjoint de la maire de Paris, Anne Hidalgo.