L’usine de nickel KNS – l’une des trois de la Nouvelle-Calédonie – a annoncé qu’elle licencierait ses 1.200 salariés d’ici fin août, faute d’une « offre finalisée » d’un repreneur.
Koniambo Nickel SAS, en grande difficulté financière avec une dette colossale de plus de 13 milliards d’euros, cherchait un repreneur depuis le départ en février dernier du groupe anglo-suisse Glencore – son principal actionnaire.
KNS a déclaré vendredi dans un communiqué de presse : « Alors que la recherche d’un repreneur se poursuit activement et que trois groupes continuent de manifester leur intérêt pour notre société… nous n’avons ni offre finalisée ni visibilité sur le financement des opérations ».
« Nous sommes donc obligés de poursuivre le processus de licenciements collectifs pour des raisons économiques », a ajouté KNS.
Selon la direction, les 1 200 employés seront licenciés le 31 août.
Une cinquantaine d’entre eux resteront en poste après cette date, « pour assurer le maintien du site en veille ».
Gestion de la dette
Le site KNS – l’un des principaux employeurs de Nouvelle-Calédonie – s’appuie également sur des sous-traitants employant quelque 500 personnes.
Glencore avait accepté de financer les salaires jusqu’à fin août pour permettre la mise en « hot standby » des opérations, permettant une reprise rapide des activités en cas de rachat.
L’entreprise a déclaré vendredi que la décision de licencier la quasi-totalité du personnel « ne remet pas en cause le processus de recherche d’un nouveau partenaire économique ».
Jusqu’à présent, la dette de l’entreprise était entièrement assumée par Glencore, aux termes d’un pacte d’actionnaires liant le groupe à Société minière du Pacifique Sud (SMSP), qui appartient à des intérêts publics représentant la province du Nord, pro-indépendance de l’archipel.
Effondrement du marché
La Nouvelle-Calédonie subit de plein fouet la crise mondiale du nickel, et les deux autres usines du territoire sont également menacées de fermeture.
Prony Resources, dans le sud de l’archipel, est à l’arrêt complet, tandis que la SLN, dans la capitale Nouméa, a accusé une perte nette de 72 millions d’euros au premier semestre, selon les chiffres présentés jeudi par son principal actionnaire, le groupe français Eramet.
Les difficultés ont été exacerbées par l’insécurité et les troubles civils qui règnent en Nouvelle-Calédonie depuis la mi-mai, perturbant les approvisionnements en minerai et l’accès des salariés à de nombreux sites.
Les récentes émeutes, déclenchées par le vote d’un projet de réforme du corps électoral du territoire – auquel s’oppose la faction indépendantiste – ont entraîné la mort d’au moins dix personnes, dont deux policiers, et des dégâts matériels considérables aux infrastructures de l’archipel, estimés à plus de deux milliards d’euros.
(avec des dépêches)