Les associations Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre ont annoncé mercredi qu’un prêtre français décédé, connu pour son dévouement auprès des plus démunis, avait été accusé à titre posthume d’agression sexuelle. Les accusations concernent plusieurs femmes, dont une qui était mineure au moment des faits.
« Nos associations saluent le courage des personnes qui ont témoigné et qui, par leur parole, ont permis que ces faits soient révélés. Nous les croyons », ont déclaré les associations Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre dans un communiqué commun à propos d’Henri Grouès, dit « Abbé Pierre », décédé en 2007 à l’âge de 94 ans.
Rapport indépendant
Les allégations sont détaillées dans un rapport indépendant commandé par les associations caritatives après une allégation selon laquelle Grouès aurait agressé une femme.
« Ce travail a permis de recueillir les témoignages de sept femmes, attestant de comportements pouvant être interprétés comme des agressions sexuelles ou du harcèlement sexuel », entre 1970 et 2005, précisent les associations.
L’une des femmes « était mineure au moment des faits », a-t-il ajouté.
Une source à Emmaüs a déclaré qu’aucune plainte pénale n’avait été déposée jusqu’à présent.
La conférence des évêques de l’Église catholique française a exprimé « sa profonde compassion et sa honte que de tels actes puissent être commis par un prêtre » dans un message adressé à X.
Visage familier
Quelque 17 ans après sa mort, les traits émaciés et barbus de Grouès restent une image familière sur les affiches dans les boutiques de charité et dans les stations de métro exhortant les citoyens français à penser aux pauvres.
Il a fait don de son héritage à l’âge de 18 ans pour rejoindre l’ordre des moines capucins, devenant plus tard actif dans la Résistance à l’occupation nazie et passant plusieurs années d’après-guerre en tant que député.
En 1949, il fonde la communauté Emmaüs qui prône l’entraide des personnes exclues et qui s’est depuis répandue dans des dizaines de pays.
Il était également un soutien de la Restos du coeurr mouvement des soupes populaires et a attaqué les gouvernements municipaux pour ne pas avoir réussi à loger les sans-abri.