Le lancement inaugural d’Ariane 6, le dernier-né des lanceurs lourds européens, est prévu le 9 juillet prochain depuis le Port spatial européen de Kourou, en Guyane française. Cette première mission emportera huit satellites et divers instruments expérimentaux.
Interrogé sur l’importance du premier vol d’Ariane 6, un porte-parole de l’Agence spatiale européenne (ESA) a déclaré qu’Ariane 6 garantirait un accès européen indépendant et autonome à l’espace pour les charges utiles institutionnelles et commerciales de moyenne et lourde taille, qui étaient auparavant lancées sur des lanceurs Soyuz et Ariane 5.
« De plus, Ariane 6 offrira une plus grande flexibilité pour lancer une gamme encore plus large de charges utiles (par rapport à sa prédécesseure Ariane 5), y compris des constellations et des charges utiles de différentes tailles combinées en un seul lancement. Son étage supérieur rallumable permettra également d’injecter des satellites sur plusieurs orbites et de contrôler leur désorbitation conformément à la réglementation sur les débris spatiaux », a déclaré le porte-parole.
La fusée est disponible en deux configurations de propulseurs : l’A62 avec deux propulseurs et l’A64 avec quatre propulseurs.
Le porte-parole de l’ESA a déclaré qu’Ariane 6 est conçu pour fournir une grande puissance et une grande flexibilité à un coût inférieur à celui de ses prédécesseurs.
« La configuration du lanceur – avec un étage principal amélioré, un choix de deux ou quatre puissants boosters et un nouvel étage supérieur redémarrable – offrira à l’Europe une plus grande efficacité et de meilleures possibilités car il pourra lancer plusieurs missions sur différentes orbites lors d’un seul vol, tandis que son étage supérieur se désorbitera lui-même à la fin de la mission. »
Le lancement intervient un an après le dernier vol de son prédécesseur Ariane 5.
Les ambitions spatiales européennes
Le programme Ariane 6 a été lancé fin 2014. Le premier vol était initialement prévu en 2020. Il a toutefois été retardé en raison de problèmes techniques ainsi que de la crise du Covid-19.
Les ambitions spatiales européennes ont considérablement évolué au cours des dernières décennies, motivées par le besoin d’indépendance technologique, de compétitivité économique et de progrès scientifique.
Au cœur de cette politique se trouve l’Agence spatiale européenne (ESA), l’organisation intergouvernementale de 22 États membres, travaillant en étroite coopération avec l’Union européenne (UE).
La clé de voûte de la politique spatiale européenne est de garantir un accès autonome à l’espace. Cette démarche a débuté avec la famille de fusées Ariane et se poursuit avec le développement des lanceurs Ariane 6 et Vega-C.
Ces programmes visent à maintenir la capacité de l’Europe à lancer des satellites et d’autres charges utiles sans dépendre de fournisseurs étrangers.
L’observation de la Terre est un autre aspect essentiel de la stratégie spatiale européenne. Le programme Copernicus, géré conjointement par l’ESA et l’UE, exploite une flotte de satellites Sentinel qui surveillent l’environnement de la planète et fournissent des données cruciales sur le changement climatique, l’utilisation des sols et les catastrophes naturelles. Ces informations soutiennent l’élaboration des politiques et contribuent aux efforts d’intervention d’urgence en Europe et au-delà.