Les premières médailles seront remises aux Jeux olympiques de Paris samedi, après le lancement officiel des Jeux de 2024 avec une cérémonie spectaculaire de quatre heures, sous la pluie, le long de la Seine.
Après les séries de qualification, les matchs pour les médailles d’or et de bronze par équipes mixtes à la carabine à air comprimé 10 m auront lieu au pas de tir de Châteauroux, à environ 300 kilomètres au sud-ouest de Paris.
De retour en métropole, les médailles d’or seront décernées en judo, en skateboard de rue masculin, en rugby à sept masculin ainsi qu’aux épreuves contre-la-montre individuelles en cyclisme sur route.
Dans le bassin du Centre Aquatique de Saint-Denis, huit équipes – dont la France, pays hôte – se disputeront le titre de championne du tremplin 3 m synchronisé féminin.
Et à La Défense Arena, seront disputés les 400 mètres nage libre hommes et femmes ainsi que les relais 4×100 mètres nage libre hommes et femmes.
Fête
L’extravagance d’ouverture de vendredi soir a mis en vedette un éventail de stars nationales et internationales et des hommages aux athlètes de 120 ans d’histoire olympique ainsi qu’au Français Pierre de Coubertin, qui a ressuscité l’ancien festival sportif grec.
L’eau était à l’honneur alors qu’environ 300 000 personnes ont bravé des pluies torrentielles et persistantes pour assister à la traversée d’une flottille de bateaux transportant environ 7 000 athlètes entre le pont d’Austerlitz et le pont d’Iéna et célébrer les Jeux à Paris depuis 1924.
Au cours du voyage de six kilomètres, le directeur artistique de la cérémonie d’ouverture, Thomas Jolly, a dévoilé une vision sporadiquement ironique mais toujours captivante de l’histoire de France, de ses facéties et de ses bizarreries.
À un moment donné, jouant avec la pop et le faste, Jolly a orchestré une vignette dans laquelle la chanteuse franco-malienne Aya Nakamura a chanté quelques-uns de ses tubes accompagnée de musiciens de la Garde républicaine qui ont fini par sortir des rangs pour devenir plus funky.
Lady Gaga a profité d’un interlude matinal avant que les cieux ne s’ouvrent.
Peu de temps après son apparition, l’Américaine de 38 ans a publié un message sur les réseaux sociaux.
Les danseurs, qui avaient menacé de boycotter la cérémonie d’ouverture en raison d’un conflit sur les salaires et les conditions de travail, ont exécuté des numéros le long des échafaudages de Notre-Dame et sur les toits.
« J’ai ressenti une telle poussée d’adrénaline », a déclaré Selene Martinez, qui avait fait le voyage depuis le Mexique pour la cérémonie.
« L’ambiance est vraiment conviviale », a ajouté Jean-Yves Hervé, un Français de 75 ans qui a assisté au spectacle avec sa petite-fille. « Il y a beaucoup d’étrangers, on s’amuse. C’est bien pour la France ».
‘Histoire d’amour’
Près de trois heures après que la délégation grecque ait ouvert la marche dans le premier bateau, les athlètes français ont émergé dans leur embarcation.
Leur arrivée devant les VIP perchés sous une tribune couverte du Trocadéro a marqué le début des formalités.
« C’est un immense honneur de vous accueillir à nouveau après 100 ans », a déclaré Tony Estanguet, le patron du comité d’organisation.
« C’est une grande histoire d’amour entre la France et les JO, a ajouté le triple médaillé d’or en canoë-kayak. Nous avons mis tout notre cœur à vous accueillir et nous avons envie de partager tout ce que nous avons de plus précieux. »
Et rendant hommage aux équipes qui ont organisé et exécuté la première cérémonie d’ouverture en dehors d’un stade principal, Estanguet a ajouté : « Nous avons été audacieux… en faisant des choses qui n’avaient jamais été faites auparavant avec le désir de rendre les Jeux plus grands.
« Il y a souvent des moments où nous ne sommes pas d’accord, mais dans les moments qui comptent, nous pouvons nous unir. »
Thomas Bach, président du Comité international olympique, créé par de Coubertin en 1894, a ajouté : « Quel meilleur endroit que Paris, ville natale du fondateur du CIO, pour célébrer les Jeux olympiques ? »
La puissance d’Eiffel
S’adressant aux athlètes, Bach, médaillé d’or pour l’Allemagne de l’Ouest en escrime aux Jeux de 1976 à Montréal, a insisté : « C’est le sommet de votre parcours olympique.
« Vous êtes désormais des Olympiens comme les générations avant vous. Vous faites désormais partie de quelque chose de plus grand que vous-même.
« Dans notre monde, il n’y a pas de Sud ni de Nord. En tant qu’athlètes olympiques, nous prenons soin les uns des autres. »
La légende du football français Zinedine Zidane, qui était apparu dans le segment d’ouverture de l’émission pour prendre le flambeau olympique des mains de l’humoriste Djamel Debbouze au Stade de France, s’est présenté au Trocadéro pour récupérer le flambeau.
Il a transmis le flambeau à Rafael Nadal, 14 fois vainqueur de Roland-Garros. Le flambeau est ensuite passé à d’autres stars du sport comme l’ancienne numéro un mondiale du tennis Amélie Mauresmo et l’ancien basketteur Tony Parker.
Les olympiens français Marie-José Perec et Teddy Riner se sont associés pour allumer la flamme des Jeux.
Mais le coup de théâtre est venu de la chanteuse canadienne Céline Dion, qui, lors de sa première prestation publique depuis quatre ans après une bataille contre une maladie qui affectait sa voix, a chanté du haut de la tour Eiffel la chanson d’Edith Piaf. L’Hymne à l’amour.
Du spectacle, il ne restait que les lumières et la musique. Place à la puissance Eiffel.