En retardant la désignation d’un nouveau Premier ministre jusqu’à la mi-août, Emmanuel Macron a contraint le NFP à se plier aux délais imposés par le Président de la République.
L’intervention d’Emmanuel Macron diffusée ce mardi 23 juillet sur France 2 et 42mag.fr, continue de faire des vagues au sein du Nouveau Front populaire. Les dirigeants des partis de gauche exigent toujours la désignation à Matignon de leur candidate de dernière minute, Lucie Castets, dévoilée juste avant l’interview du président français. Cependant, la gauche est forcée de faire une pause suite aux propos du chef de l’État, qui a déclaré qu’aucune nomination de Premier ministre n’aurait lieu avant la mi-août. Le NFP se prépare donc à profiter des vacances, en attendant de reprendre les hostilités à la rentrée.
« Je suis à bout », avoue une écologiste influente à 42mag.fr. Les dernières semaines ont été particulièrement intenses pour les leaders de gauche, exténués après 16 jours de tractations pour désigner leur candidate pour Matignon, suivis d’une dissolution et de deux campagnes électorales. Un membre éminent de La France Insoumise confirme : « Nous sommes épuisés, ces semaines ont été extrêmement chargées », ajoutant qu’il a « l’impression que les élections européennes ont eu lieu il y a des années ». « Nous avons enfin l’impression de sortir de cette période difficile », poursuit-il.
Nombreux sont les députés et cadres des partis de gauche à s’apprêter à partir en vacances pour quelques jours, avec la perspective de se retrouver à la mi-août, l’échéance fixée par le président Macron pour la formation d’un nouveau gouvernement.
« Imposer un rapport de force »
Après les JO, le NFP compte bien reprendre les activités de plus belle. Plusieurs membres envisagent que la frustration des électeurs de gauche augmente après cette pause, en grande partie due à la décision d’Emmanuel Macron de rejeter la candidature de Lucie Castets à Matignon. Castets doit conclure cette phase cette semaine : une dernière intervention publique est envisagée pour interpeller à nouveau le président de la République.
Une réunion de synthèse est également prévue avec les chefs de partis pour peaufiner leur stratégie. « À partir de maintenant, toute action deviendra inutile. Nous devons garder nos forces pour après les Jeux olympiques », déclare un stratège de La France Insoumise. « Si les discussions sur le gouvernement continuent, nous devons imposer un rapport de force, profiter de cette fenêtre mi-août mi-septembre pour faire campagne et être offensifs », dans l’espoir d’une prise de relais par les syndicats en cas de besoin.
La campagne sera centrée sur leur candidate, l’économiste Lucie Castets : mettre en lumière son profil, notamment à la fin du mois d’août, lors de la rentrée politique et des universités d’été organisées par les partis de gauche.