La compagnie minière Imerys projette de débuter, à partir de 2028, l’extraction de lithium en quantités suffisantes pour produire des batteries destinées à équiper plus de 700 000 voitures chaque année pendant une période de 25 ans.
La fabrication de batteries au lithium pour les véhicules électriques est essentielle pour la transition énergétique. Toutefois, en Europe, cette ressource précieuse est en grande partie importée. Pour accélérer le processus de création d’une mine de lithium à Échassières, dans l’Allier, le projet piloté par la société multinationale Imerys a été intégré dans la catégorie des « projets d’intérêt national majeur », comme annoncé dans un décret publié le dimanche 7 juillet au Journal officiel.
Ce statut, instauré par la loi sur l’industrie verte d’octobre 2023, permet aux projets industriels cruciaux pour la transition écologique ou la souveraineté nationale de profiter d’accélérations ou de dérogations administratives.
Cette déclaration intervient alors qu’un débat public, débuté en mars, discute encore des impacts environnementaux et socio-économiques du projet. La conclusion de ce débat est attendue pour le 31 juillet, d’après la Commission nationale du débat public (CNDP).
Un débat public toujours en cours
Avec l’interdiction prévue des voitures thermiques dans l’Union Européenne dès 2035, Imerys soutient que ce projet stratégique, présenté comme « le plus grand projet minier en métropole depuis plus de cinquante ans », pourrait créer 500 emplois directs et 1 000 emplois indirects. Cela permettrait aussi à la France de réduire sa dépendance aux importations de lithium, principalement en provenance de Chine. Imerys espère produire dès 2028 le lithium nécessaire pour les batteries de plus de 700 000 véhicules électriques sur une période de 25 ans.
Des associations locales anti-projet, très opposées à ce projet, mettent en avant les risques de pollution de l’eau et les impacts négatifs sur la biodiversité, conséquences inévitables de toute exploitation minière. Ils contestent l’argument de la transition vers une mobilité électrique en prônant plutôt une réduction de consommation et ont exprimé dès la première réunion du CNDP en mars leurs craintes d’une décision déjà établie.
En mai, l’Agence internationale de l’énergie a exprimé ses préoccupations concernant les « tensions » possibles sur l’approvisionnement mondial en minéraux et métaux nécessaires à la transition énergétique. Elle a également encouragé une augmentation des investissements miniers afin que la planète puisse contenir le réchauffement à 1,5°C d’ici la fin du siècle.