Paris (AFP) – Des incendies criminels ont paralysé le réseau ferroviaire à grande vitesse français pour des dizaines de milliers de passagers vendredi, après ce que les autorités ont qualifié d’actes prémédités de « sabotage » quelques heures avant l’ouverture des Jeux olympiques de Paris.
Les attaques de vendredi ont été lancées alors que la capitale française était sous haute sécurité avant la cérémonie d’ouverture des Jeux, avec 300 000 spectateurs et un public de VIP attendus à l’événement.
Qu’est-ce qui était ciblé ?
Les incendies qui ont touché les lignes atlantiques, nord et est de la France ont entraîné des annulations et des retards à une période de trafic particulièrement intense pour les voyages de vacances d’été.

« Tôt ce matin, des actes de sabotage coordonnés et préparés ont été perpétrés contre des installations de la SNCF », a indiqué le Premier ministre, Gabriel Attal.
Le directeur général de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a indiqué que les assaillants avaient déclenché des incendies dans « des conduits transportant de multiples câbles (en fibre optique) » qui relaient « des informations de sécurité pour les conducteurs » ou commandent les moteurs des aiguillages qui changent de rail.
Qui est affecté?
Environ 800 000 passagers devraient être touchés au cours du week-end, car les dégâts sont importants et leur réparation nécessite beaucoup de travail.
Le réseau ferroviaire français devrait être très fréquenté ce week-end, non seulement en raison des Jeux olympiques, mais aussi à cause du retour ou du départ des vacances d’été.

«Les conséquences sur le réseau ferroviaire sont énormes et graves», a ajouté M. Attal.
Le directeur des services voyageurs, Christophe Fanichet, a indiqué que les retards allaient de 90 minutes à deux heures sur les lignes entre Paris et le nord et l’est de la France.
« Nous demandons aux gens de ne pas venir à la gare, car si vous n’avez pas de nos nouvelles, votre train ne circulera pas », a déclaré Fanichet aux journalistes.
Une branche importante du réseau, la ligne vers le sud-est de la France, a été épargnée.
L’opérateur ferroviaire à grande vitesse Eurostar a déclaré qu’environ un service sur quatre sur son réseau reliant la France, le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne serait annulé, y compris les trains de Paris à Londres.
D’autres seraient plus lents car ils circuleraient sur des lignes régulières non conçues pour les trains à grande vitesse.
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Que se passe-t-il maintenant ?
« Il y a énormément de câbles entassés, il faut les réparer un par un, c’est une opération manuelle » qui nécessite « des centaines d’ouvriers », a expliqué Farandou, de la SNCF.

Mais vendredi en début d’après-midi, le ministre des Transports Patrice Vergriete a indiqué que certains départs avaient lieu, avec « un train sur trois » circulant depuis la gare Montparnasse de Paris, terminus de la ligne vers Bordeaux et la côte atlantique.
Il a également exhorté les gens à ne pas se rendre à la gare sans confirmation de leur voyage.
A Montparnasse, les voyageurs attendaient des informations, des panneaux d’affichage affichant des retards de plus de deux heures.
« Le trafic normal devrait reprendre le lundi 29 juillet », peut-on lire sur l’un des panneaux du hall des départs.
La RATP est elle aussi en « vigilance renforcée » après les attentats ferroviaires, a indiqué son directeur général Jean Castex lors d’une visite d’un poste de contrôle.
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Qui sont les coupables ?
Le PDG de la SNCF, Farandou, a déclaré que des cheminots effectuant des travaux de maintenance de nuit dans le centre de la France avaient repéré des personnes non autorisées, qui avaient pris la fuite lorsque les ouvriers avaient appelé la police.
Les services de renseignements français s’efforcent de déterminer les auteurs de ce sabotage, a indiqué à l’AFP une source sécuritaire. La méthode employée, l’incendie criminel, rappelle les attaques précédentes perpétrées par des acteurs d’extrême gauche, a-t-elle ajouté.
En septembre, des attaques incendiaires contre des conduits de câbles ferroviaires ont provoqué le chaos dans les transports dans le nord de l’Allemagne, et une revendication de responsabilité a été publiée sur un site Internet d’extrême gauche.
Quelles mesures juridiques sont prises ?
La procureure de Paris, Laure Beccuau, a indiqué dans un communiqué que son bureau avait ouvert une enquête sur une tentative présumée de porter atteinte aux « intérêts nationaux fondamentaux ».
Sa déclaration décrit les actes de sabotage comme des « dégradations volontaires causées à des sites de la SNCF dans la nuit du 25 au 26 juillet 2024 ».